mercredi, décembre 31, 2008

Mauvaise foi #5

J'avais préparé un super post, qui faisait au moins 180 pages, écrit tout petit, pour vous raconter tout ce qui s'est passé cette année. Un texte magnifique, avec du rire, des larmes, des retrouvailles-oh-ça-me-fait-trop-bizarre et aussi du suspens, la vengeance d'un homme, la gloire de son père, le château de ta mère, tout ça.

Et puis vlan.
L'ordinatron. Il a tout bouffé.
Si.

Il y avait même une adaptation sur grand écran de prévue. Un budget colossal. Tout ça jeté aux orties à cause d'une saloperie d'ordinatron. Ah non mais j'te jure, des fois ça me démange.
Ah voui voui voui...

J'ai quand même pu sauver un morceau de rush, mais bon, je ne sais pas si ça rend vraiment hommage à l'oeuvre. C'est peut-être un peu surjoué.
Vous me direz, hein.



Quelle heure tu dis déjà ? 2008 ?
Bon, il faut que je me sauve.

Je vous souhaite le bonjour.

mardi, mars 20, 2007

La loi du silence

Au même moment, quelque part au milieu de l'océan pacifique...

"Non mais tu vois au bout d'un moment les seules filles célibataires de ta tranche d'âge sont soit grosses, soit moches, soit désespérées.
- Et tu penses que c'est pareil pour les mecs célibataires aussi ?
- Bah évidemment !
- Ah ouais...
- ...
- Bon, remarque toi t'es pas gros, hein, déjà.
- Ta gueule."

"Ta gueule", probablement la meilleure manière de clore convenablement une conversation.

Je vous souhaite le bonjour.

jeudi, janvier 18, 2007

Look what they've done to my blog



Je vous souhaite le bonjour.

mercredi, novembre 22, 2006

Rendez l'antenne après usage, merci

Note de la direction : ce post ayant été qualifié d'atrocement verbeux pour ce qu'il a à dire, le passage crucial a été balisé afin de faciliter le repérage de l'information importante qu'il contient, pour le confort de l'éventuel lecteur égaré sur ce blog.
Merci de votre éventuelle compréhension.


Morticia, ma plante canivore un peu apprivoisée mais faut pas déconner non plus, me demandait l'autre soir (non, pas celui là, l'autre) : "Dis Jean-Pierre, tu veux faire quoi cette nuit ?". Ce à quoi je lui ai répondu : "La même chose que chaque nuit, Morticia. Tenter de conquérir le monde."
Oui, je sais ce qui vous choque : je lui ai maintes fois répété de ne pas me tutoyer, mais qu'est ce que vous voulez elle est un peu dure de la feuille et parfois je me demande si elle comprend bien le français...

Mais assez parlé de moi, laissez moi vous dire quelques mots à propos de la Suisse romande.
(Hein ? Ah oui bonsoir, c'est ça...)
A en croire Wikipédia (ouais, t'as vu, tu vois) : "La Suisse romande couvre l'ouest du pays et compte environ 1,48 million d'habitants. Cette région n'existe pas sur le plan politique en Suisse, mais réunit les populations dont la langue commune est le français. Elle recouvre les cantons de Genève, du Jura (à l'exception d'une petite commune germanophone, Ederswiler), de Neuchâtel et de Vaud et une partie des cantons de Berne, de Fribourg et du Valais."
Bon, allez jetter un oeil si ça vous dit, moi j'ai déjà vu je vous attend dans la voiture (?).
...
Pas de quoi en faire un romand, comme on dit au pays, hin hin...
Bref donc bon donc, suite à la lecture de ces lignes, on remarque plusieures choses, choses que je vais énumérer en 5 points :
  1. Chez Wikipédia, il y a apparemment une équipe entière dédiée à la rédaction de la page concernant la Suisse romande. Comment voulez-vous ?! C'est une mine d'informations ! Et puis on sent bien que c'est une belle bande de boucs en train là dedans, ça doit être grosse déconne tous les jours (han et tu te souviens la fois où Hervé est revenu trempé parce qu'il avait oublié son pébroque ? Rooh c'te poilade ! Hein ? Nan, bon...)
  2. Il m'arrive d'avoir un humour particulier, mais bon tu sais la vie est dure, parfois le chemin est long.
  3. ...
  4. Le page de Wikipédia est incomplète, mais j'y reviendrai car il me reste un point à développer.
  5. Je ne vais pas vous mentir : je n'avais pas de point 3. (Quelle idée aussi de fixer le nombre de points au départ. On aura vraiment tout vu. On m'aura tout fait. C'est pas une vie ma pauv' dame, surtout avec toutes ces insécurités qui rodent, enfin si vous voyez ce que je veux dire, hein ? Nan, bon...)
Chose promise, chômdu, comme ils disent au travail : je reviens sur le point 4 parce que je vous sens en attente et ça me met un peu mal à l'aise de vous laisser comme ça, dans l'expectative, emplis de questions sans réponses à propos de comment réussir sa vie, payer moins d'impôts en donnant aux pauvres pour les déductions, quelle est la tendance en matière de sous-pull pour cet automne, est-ce qu'on doit vraiment repasser les jeans, et la Suisse romande dans tout ça, c'est du poulet ?
N'ayant qu'un temps limité pour vous répondre, je vais me concentrer sur le poulet, histoire de tout de même vous donner un peu de grain à moudre. Et puis si après vous vous ennuyez, vous me conjuguerez le verbe moudre à tous les temps composés de l'indicatif.

La Suisse romande, disai-je, c'est beaucoup plus qu'une région qui n'existe pas, contrairement à ce que dit Wikipédia. La Suisse romande, c'est une poignée de chalets pitoresques blottis à flanc de montagne, les uns contre les autres, unis contre les rigueurs de l'hiver. La Suisse romande, c'est un fermier bourru mais pas trop, et qui sent la vache, qui vous invite à partager un [plat typique de la Suisse romande, bah oui...] autour d'une vieille table en chêne massif qui râpe la main (Hein, t'as vu, y'a qu'ici qu'on peut voir ça), dans une salle à manger baignée par la douce lueur de l'âtre, et qui sent la vache. Oui, la Suisse romande, c'est terroir. Du moins c'est ce que j'ai retenu du fabuleux reportage d'Antoine de Maximy (vous savez, quand on a rien à faire le samedi et qu'il n'y a plus que France 5 pour nous éviter de faire quelque chose de malheureux. Comme faire du sport, ou sortir, par exemple).
Ah, et aussi qu'en Suisse alémanique ils ne sont pas très gentils, à part la dame qui avait son scooter en panne mais qu'après elle accepte de l'emmener faire un tour pour visiter avant de l'acceuillir chez elle manger des pâtes à la sauce tomate, comme quoi tu vois on dit les suisses allemands gnagnagna et puis en fait voila. Hein ?

[Commencez à lire ici]
Mais bon, venons en au fait, ce qu'il y a de vraiment intéressant en Suisse romande, ça n'est pas les chalets, ça n'est pas le fermier, ça n'est pas la vache qui sent, ça n'est... (oui, ma gueule) : NON ! La Suisse romande, c'est avant toute chose, une radio, magnifique, et surtout une émission non moins resplendissante dans laquelle vous pourrez entendre, ce vendredi (le 24 si Morticia est à l'heure) entre 14 et 15 heure, la lecture en exclusivité intersidérale d'un post de TCE si vous avez RealPlayer, sinon tintin. Point.
[Commencez de finir de lire ici]
...
Non mais si, c'est promi. Scrollez en bas de page, vous verrez bien.
Bon, alors je vous le dis, c'est pour vous, hein. Vous pensez bien que moi et Morticia n'en retirons aucune fierté personnelle. Et puis d'ailleurs vu qu'on est sympas, enfin surtout moi parce que Morticia... Enfin vous voyez ce que je veux dire... Donc, bref, bon, notez sur vos tablettes que si jamais vous travaillez vendredi, pour nourrir votre famille qui ne le mérite pas, je suis d'accord avec vous, vu tout ce que vous faites pour eux jamais un geste, jamais un mot gentil, bref, notez que vous avez une deuxième chance d'entendre la voix streamée (ça se dit streamé, non ?) de Brigitte Patient : le samedi entre 2 et 3 heures. (Hein ? Oui oui, du matin, pourquoi ? J'ai l'air de plaisanter ? N'oubliez pas que j'ai un flingue.)
Je ne manquerai pas de revenir abondamment sur cet événement dans un prochain post, sous deux ans pour ne pas trop vous faire languir, bande de gredins.

Je profite de ce post pour vous donner la recette de la tarte au citron (vous pouvez ajouter un petit suisse pour la rendre plus onctueuse. Oui oui, ma gueule...), parce qu'après tout ça n'est pas parce que je n'aime pas ça qu'il faut vous priver. Non c'est vrai, je pensais à ça l'autre nuit, et ça m'a rendu triste pour vous. Vraiment.

Edith (Cresson ?) : Il fallait tenir compte du décalage horaire avec la Suisse romande, qui est à +24h de la France. Bah oui c'est comme ça on y peut rien. Jettez donc une oreille par là (j'y reviendrai). Bon... A moins Marcel ne se soit encore planté dans les cassettes, et qu'il ait mis celle du 24 le 23 mais que c'est pas de sa faute, depuis le temps qu'il demande qu'on lui mette des petites étiquettes pour ne pas qu'il se plante au lieu de ce foutu code couleur. Surtout avec sa daltonite, ça n'arrange rien, mais qu'est ce que tu veux la direction s'en fout. N'empêche que l'intro fait référence à un blog "de l'autre côté de la planète", donc l'hypothèse du décalage horaire ma parait plus probable. Encore un truc qu'ils n'avaient pas précisé chez Wikipédia.

Je vous souhaite le bonjour.

mardi, août 29, 2006

Ode aux classes moyennes, mais pas trop

Ce n'est pas moi qui le dit, mais plutôt le proverbe suisse (mais bien quand même) :
"Avoir un blog induit quelques obligations. Régulièrement, il faut soit poster une photo de son chat, soit critiquer les journalistes, soit raconter ses vacances."
Avouez que c'est quand même bien senti. On dirait que c'est de moi.
...
N'ayant pas de photo de journaliste à poster ou de chat à critiquer, qu'est ce que vous voulez que je vous dise ? Oui, voila, les vacances. Non mais je vais faire ça vite fait, vous allez voir, ça sera quasiment sans douleur.

Bon alors moi cette année, je suis parti en vacances chez les riches, tu vois, dans une villa. Première leçon : quand vous prononcez le mot "villa", insistez bien sur les "l". Il faut que votre interlocuteur ait l'impression que ce mot s'écrit avec au moins une trentaine de "l", sinon il saura tout de suite que vous n'êtes pas un vrai riche.
Et vous voulez passer pour un riche, n'est-il pas ?

Alors attention, là je vous parle de vacances de vieux riches. Pas de vacances de riches de pacotille qui prennent du plaisir à cotoyer la jet-set. Non, le vrai, le vieux riche, bien installé, bien rembourré, aigri et tout, et dont la seule préoccupation est de faire du lard. Et aussi de savoir le temps qu'il fait.
...
Ouais.
Parce que le riche en vacances dans sa villa (tttt : "villlllla", voila !), il faut l'avouer, il n'a vraiment pas grand chose à faire. Bon, allez, d'accord, il n'a rien à faire. A part un truc, un genre de fil rouge (oui comme dans Intervilles, si ça vous parle mieux) qui rythme la journée, de la veille au coucher : être bien. Le vieux riche en vacances, lui, son trip, c'est de s'installer dans son transat, à un endroit où on peut "voir la vue", et puis dire "Haaaa... On est quand même pas mal, hein ?". Question à laquelle il n'existe qu'une réponse : "oui", suivie éventuellement d'une critique élaborée du temps qu'il fait.

Le riche est en effet très friand de météorologie, et il n'est pas rare qu'il vous interpelle avec des phrases comme :
"Ce matin c'était couvert mais là j'ai l'impression que ça se dégage..."
"Qu'est ce qu'on est bien à l'ombre, avec la petite brise, là. Par contre ça doit cogner au soleil..."
ou enfin "C'est noir là bas, je me demande si on ne va pas avoir un orage..."
Ce à quoi il faut généralement répondre "oui", ou, si on a envie d'approfondir la discussion, "c'est bien possible".

Hors période de repas, inutile d'essayer de parler d'autre chose que de météo au riche, il ne vous répondra pas, trop occupé qu'il est à regarder la vue. C'est ce qu'il fait toute la journée. Car le riche est fatigué, alors quand il est en vacances, il est là pour se détendre. Et le riche, ce qui le détend, c'est de regarder la vue en parlant météo, qu'est ce que tu veux que je te dise...

Lorsqu'il a envie de produire un effort physique, le riche s'extirpe avec force soupir et meuglements (Foutre ! On dirait du Nothomb !) de son transat et part en trainant les tongues en direction de la piscine. Là, il trempe une demi main dans l'eau, jette un oeil au thermomètre et vous gratifie d'un "26 ! Ce matin elle était à 24...".
Ici il y a un piège, et l'on se doit d'être attentif. En effet, la remarque du riche ressemble à s'y méprendre à une réflexion météorologique. Ce à quoi on serait tenté de répondre logiquement "c'est bien possible". Ne commettez pas cette erreur, sous peine de vexer le riche en mettant ses propos en doute. Non. Ici la bonne réponse est "Ah oui, c'est bien !".
En effet, le riche n'a pas envie de connaitre l'âge du capitaine caverne. Le riche s'en fout de ta vie. Le riche est en vacances, le riche est fatigué, tu comprends ? Tout ce qu'il veut c'est voir la vue, et aussi être rassuré sur la température de sa piscine. Merde ! C'est quand même pas compliqué !
Bref, soyez vigilants sur ce point, pour l'amour du ciel, et donc du riche.
(L'aaaaaa-mour du riche... [Complétez])

Mais passons à table voulez-vous ma chère Sylvie ? (Hein ? Mais... Sylvie qu'est ce que vous foutez dans ce post ? Non non... Je suis désolé, faut pas rester là, j'ai du travail moi.).
...
Mais passons à table, voulez-vous ?
Autre préoccupation majeure du riche en vacances : passer à table. Alors attention, je dis bien passer à table, et non pas manger. Saisissez la nuance, je vous en supplie.
Le riche adore passer à table, simplement pour avoir le plaisir de dire "Et si nous passions à table ?". Point. C'est juste pour le plaisir d'employer un conditionnel deux fois par jour, assorti d'une liaison on ne peut plus zélégante. C'est une hygiène de vie.
Après, ne vous attendez pas à faire un festin. Le riche est en vacances, le riche est fatigué et il veut voir la vue, alors il ne va pas s'encombrer d'un repas à rallonge. Non. Une salade, accompagnée d'une petite vinaigrette hypocalorique, idéalement à base d'huile de noix, et le tour est joué.

Ce qui n'empêche pas le riche d'avoir fait préparer une table relativement compliquée, avec environ sept verres par personne, et une soixantaine de couverts. Oh, et il y a aussi les petits sets de table, genre tressés à la main. Parce que le riche mange dehors, sur la terrasse, tu vois, et les petits sets de table artisanaux ça fait telllllement mignon, limite camping, tu vois. Ca rappelle au riche qu'il a été, un jour, un homme avant de devenir un pauvre con obèse et suffisant, dénué de tout sens des réalités (Hein ? Qu'est ce que vous entendez exactement par "déraper" ? Non, je ne vois pas.)

On ingurgitera donc rapidement une demi assiette de bidules bio sans saveur, accompagnés d'une unique tranche de pain aux cent douze céréales trônant fièrement sur sa planchette individuelle, avant de prendre le café, sa soucoupe et son chocolat (le petit pêché mignon du riche, avouera-t-il, les joues rosées par une honte à peine feinte), mais pas le soir pour bien dormir. Parce qu'il faut se coucher tôt, pour pouvoir se lever tôt et voir la vue le matin, savoir quelle est la température de l'eau à 9h15, passer à table, faire la sieste devant la vue parce qu'on s'est levé trop tôt pour la voir, la vue, et essayer de deviner à quelle température montera la piscine dans l'après-midi, ou alors juste avant de passer à table, le soir avant de se coucher tôt pour pouvoir se lever tôt. Car le riche en vacances, même s'il n'a rien à faire, aime bien se compliquer la vie juste pour le plaisir d'avoir une vie compliquée. Il est comme ça le riche. Il ne comprend pas ces "gens simples" qui ne foutent rien de leur journée, qui n'ont aucune ambition.

Non, tu vois, le riche, lui, il ne peut pas rester inactif. Tu comprends ? Le riche a toujours besoin d'avoir une activité, le riche est toujours à cent pour cent, au contraire des pauvres. Le riche ne connait pas le signification du mot oisiveté, et même lorsqu'il se détend en regardant la vue, il le fait à cent pour cent, mieux que n'importe quel pauvre ne pourrait le faire. C'est d'ailleurs pour ça qu'il est ce qu'il est aujourd'hui : un pauvre con obèse et suffisa... Ah non.

Bon, sinon, mes vacances c'était bien. J'en connais un rayon sur la météo, je connais les bornes entre lesquelles a oscillé la température de la piscine durant 8 jours, et j'ai vraiment bien étudié la vue...

Et sinon, donc, quand je dominerai le monde, j'organiserai une guerre civile avec d'un côté tous les mange-merde de riches, et de l'autre tous les abrutis qui labourrent les rayons de Carrefour avec leurs têtes de cons, qui vous bousculent sans dire pardon avant de prendre un Télé Magazine pour savoir s'il y aura des petites salopes à la staracacademy cette année. Kevin, viens ici ou je t'en colle une, bordel.
...
Non, vraiment, je crois que ça m'a fait du bien ces petites vacances. Je me sens requinqué, remonté, tout ça. Peut-être un peu plus serein... Ah non, non plus.
Mon champ de vision s'est élargi, je me suis rendu compte que finalement il y a beaucoup plus de boulot que je ne le pensais.
Pour essayer de me rassurer, j'ai donc commandé immédiatement Le Principe de Lucifer, sur les conseils d'un quidam, sur un forum de jeu vidéo... Non, en fait je ne pense pas que je l'aurais pris sans cette phrase dans la présentation de l'ouvrage :
"Personne ne peut sortir intellectuellement indemne après cette lecture dramatique."
Raaah les fumiers ! Comment ils ont su que le simple fait d'écrire "Lecture dramatique" me ferait acheter le bouzin ?! Hein ?
Raaaah !!! Je suis sur que ce sont les petits bonhommes qui tappent dans ma tête qui leur ont vendu la mèche !!! Raaaahh !! Les chiens !!

Oui, heuu, sinon moi, ça va. Je suis content d'être rentré, même si ça pique un peu.

Je vous souhaite le bonjour.

mercredi, juillet 12, 2006

Graphololgie (feat. Sylvie)

Merci à Sabine Paturel qui a tout mangé le chocolat et ne m'a pas inspiré ce post.

L'ennui avec l'internet, c'est que tout le monde peut s'exprimer librement.
CQFD.
Oui, veuillez m'excuser par avance de vous soumettre cette réflexion éculée, que j'aurais dû mener silencieusement il y a déjà une bonne dizaine d'années. (Relisez cette phrase indigeste, moi aussi j'ai eu du mal à la comprendre, burps). Tiens, il y a dix ans, onze pour être exact, en 1995, j'étais connecté avec mon modem 33.6, abonné à Infonie, et je passais mon temps dans leur interface propriétaire à la con, sans me douter qu'il y avait un ailleurs.
Promis. Juré. /spit
J'ai découvert (des fourchettes, des cuillères, tout ça) l'existence de ce qu'on appelle un navigateur environ un an après avoir pris mon abonnement à l'internet, ce qui a produit en moi comme une sorte de fussoir. Il s'appellait De Kersauson, comme le navigateur, il avait un fameux trois mâts fin comme un oiseau, le con.

Mais bon, c'était bien, Infonie, tout ça, on discutait dans les salons pourris de leur interface prorpiétaire à la con, et on était heureux. Quand on cliquait sur "Envoyer", ça faisait un bruit nul, et moi je rigolais à chaque fois. Insouciance, émerveillement, naïveté de la jeunesse, que n'ai je profité de la fraîcheur si douce de tes clairs matins, burps.
Bon, et sinon, le fléau des temps modernes, ma brave dame, c'est les smileys (vache, qu'est ce que je peux utiliser comme virgules en ce moment, si j'étais un marchand de virgules, je serais certainement riche à l'heure qu'il est, avec un bureau en haut d'une tour d'où je verrais la ville à l'envers, d'où je contrôlerais mon univers, mais bon...). Nous, sur Infonie, on avait une espèce de rubrique "comment qu'on fait-y pour y causer sur l'internet ?", avec des conseils, tout ça, et puis la netiquette pour dire qu'il faut être poli avec les gens de l'autre côté de l'internet. Bon, après les gens ont compris qu'ils ne risquaient rien, et qu'il étaient couverts par l'anonymat, et ils ont dit à la politesse d'aller se faire foutre.

Et puis, il y avait aussi un genre de guide des smileys, pour dire aux gens que "mais non, c'est pas une faute de frappe, penchez la tête vers la gauche et vous allez vous marrer comme des baleines à bosse, chenapans !". Si, si, ils étaient très proches des gens chez Infonie. Alors bon, oui, les smileys ça a tout de suite plu, il faut dire que ça faisait son petit effet la première fois, et puis on n'avait pas encore le "lol", c'était bien, c'était chouette.

Donc, bon, bref, le problème à l'heure actuelle, c'est que, à l'instar de ce que je fais avec les virgules, allez comprendre, tout le monde, ou presque, se sent obligé de finir chacune de ses phrases par un smiley. A l'écrit, hein, je veux dire. Non parce que "Salut Jean-Pierre, comment vas tu point-virgule parenthèse fermante ?", à l'oral ça passe un peu moins bien. Essayez sur vos proches, deux points "d" majuscule !
J'ai l'impression que le smiley a acquéri (corrigez moi si je me trompe, hein) un caractère quasi-indispensable dans toute bonne conversation emailo-forumesque qui se respecte. Le smiley à outrance, le smiley comme "détendeur d'atmosphère" (A venir sur ce blog : La place du smiley dans les systèmes de climatisation). Le smiley est devenu LE moyen incontournable de dédramatiser et de minimiser la portée de ses écrits. Comment faisait-on avant, je n'en sais rien.

Mais prenons un exemple concret si vous le voulez bien ma chère Sylvie. J'ai ici avec moi une phrase, que je vous livre entre 14h et 16h sauf le samedi :
Je pense que tu as tort, Hervé, mais je n'essaierai pas de t'en persuader car tu es un sale gros con.
Vous remarquez comme moi le caractère légèrement agressif de cette locution, n'est-ce pas ma chère Sylvie. Agrémentons la d'un smiley fort à propos, voulez vous, et découvrons ensemble le résultat (oui oui, allez y Sylvie, levez le rideau) :
Je pense que tu as tort, Hervé, mais je n'essaierai pas de t'en persuader car tu es un sale gros con ;)
Vous avez vu ? Oui, tout à fait ma chère Sylvie, la phrase est instantanément vidée de sa substantifique moëlle, a tel point qu'on ne sait plus très bien si c'est du lard, du cochon, ou les deux (autre, précisez : ...........).
Agrémentons le tout d'une légère pointe de SMS (sujet que nous n'aurons malheureusement pas le temps d'aborder dans cette émission, n'en déplaise à nos jeunes amis) :
mdr c nimp se ke tu di, RV, t kun gro fdp ;) OOLOLOLOLOL
Avez-vous vu comme l'écrit jeune sauce smiley permet de faire passer les messages les plus graves avec un ton de légèreté déconcertant ? Ne pensez-vous pas que l'écrit, déjà connu pour favoriser la réflexion et évacuer toute forme d'impulsivité, doit bénéficier de l'apport ô combien relaxant et dédramatisant des smileys par millions ? Ne vous êtes vous jamais dit que les smileys sont le moyen idéal d'ajouter ce qu'il faut de pathos à l'expression écrite, si pauvre, si compliquée avec tous ces mots difficiles ? Si tel est le cas, alors sachez que Sylvie vous conchie, bande de staracacadémiciens :) lololoool

Je vous souhaite le bonjour.

lundi, juillet 10, 2006

Chronique : sa mère

... qu'ils l'ont dit, au poste.

Non, je ne vais pas parler de football. Bon, ou alors juste un petit peu, mais pas trop, parce que le football c’est le mal. D’ailleurs, tiens, je ne vais pas parler de football, je vais juste parler de footballeur. Tu sais, Zinedine Zidane.

Pour ceux qui n’ont pas trop suivi, je récapitule : Zinedine Zidane, c’est le plus grand joueur français de football depuis Michel Platini (c’est le gro… le monsieur, là, avec les cheveux et la coupe de champagne, dans les gradin). Zinedine Zidane, c’est un monument vivant érigé à la gloire du dieu football, l’incarnation du fair-play, le symbole d’une France qui gagne (merci à Jacques C. de Paris pour cette phrase).

Et donc hier, pour son dernier match de sa carrière, en finale de la coupe du monde, tranquille, Zinedine Zidane, le Jesus Christ du football, celui qui a marché sur la pelouse et distribué les pains, (Je fais une cure de virgules en ce moment, merci de votre indulgence), a quitté le stade pour la dernière fois sur carton rouge, après avoir mis une tête plongeante dans les côtes d’un joueur adverse alors que le ballon était à l’autre bout du stade. Rendez-vous compte comme c’est triste. Enfin, pour TF1. Parce que sur TF1, après le match, ils avaient prévu un "dispositif exceptionnel" avec plein de célébrités comme par exemple Lorie, Stomy Bugsy ou Amel Bent pour discuter de la victoire, et dire aux gens d’acheter leurs disques quand même un petit peu, parce qu’il faut bien manger, tu comprends.

Bref donc, Jean-Pierre Pernaut était bien embêté. Et du haut d’une terrasse surplombant des Champs-Elysées clairsemés, il se demandait bien ce qu’il allait pouvoir faire de ce "dispositif exceptionnel" qu’on lui avait foutu dans les pattes, à la suite cette cinglante déroute. D’autant plus que là, aucun reportage abscons sur le tissage à l’ancienne de tapis de salle de bain dans le Limousin ne viendrait lui sauver la mise. Et Zinedine Zidane qui quitte le football, comme ça, sur un coup de tête. C’est balot, hein. Du coup, c’est Bernard Tapie, le couteau suisse télévisuel, qui a été chargé de trouver une excuse pour ce geste malheureux. Et Bernard, lui, il en connaît un rayon en excuses. Alors bon, il nous a raconté que oui, d’accord c’est mal ce qu’a fait Zinedine, mais en même temps ce n’est qu’un homme (ça c’est le côté roubignoles de Bernard qui parle), et que d’ailleurs s’il avait fait ce geste, c’est probablement que l’italien avait dit quelque chose de grave, je cite, "certainement à propos de sa mère".

Imparable comme excuse. Argumenté, élaboré, indiscutable. Non, il fallait bien un Bernard Tapie pour réhabiliter Zidane aux yeux du monde, et ce fut une réussite totale. Il faut dire que les excuses potentielles à ce geste n’étaient pas facile à trouver. C’était soit :

- "Il a traité sa mère.", c’est donc l’excuse qui a été choisie.

- "Il lui a cassé son équerre, et volé son compas.", une excuse tout à fait valable, mais pas hors période scolaire.

- "Il lui a volé des billes pendant la récré, et même des calots.", et ça, ça méritait quand même bien un coup de boule. Pas les billes, merde !

- "Il a dit à tout le monde qu’il fait encore pipi au lit.", alors que c’est même pas vrai heu !

- "Il n’y avait pas hors-jeu !", mais bon, c’est vrai, il n’y avait pas hors-jeu et personne n’a rien dit, alors ça n’allait pas, du coup...

Je tiens donc à féliciter personnellement Bernard Tapie, qui a une fois de plus rétabli la vérité et fait à nouveau briller cette petite lueur d’espoir dans les yeux des petits enfants et de leurs parents fans de football et déséquilibrés.
Ou pas.

Mais la vraie mauvaise nouvelle du week-end, c’est la dernière de Tout le monde en parle. La dernière émission animalière dans laquelle on pouvait observer les célébrités a l’état sauvage, toutes rassemblées autour du point "d’eau". A l’heure où les grandes vedettes vont boire, Thierry Ardisson - barman présentateur, Paris - branchait les caméras pour nous offrir de magnifiques images de cette faune en semi-ébriété. On se serait cru dans un reportage du National Geographic. Sauf qu'au National Geographic il y a les bousiers, donc ça a forcément plus de classe.

Pour cette dernière, l’ambiance n’y était pas, au contraire d’une certaine amertume. Ca c’est la vodka, ça pique un peu. Jamel Debbouze et sa bande de joyeux lurons, on bien essayé de relever le niveau en aspergeant le plateau de champagne, mais bon, Madame de Fontenay a à peine gloussé, et ça a mouillé les fiches, et après comment veux-tu, merde !

Non, ce qu’il faudra retenir de cette émission, c’est le sens de la formule de Thierry Ardisson (le seul qui n’était pas bourré). En effet, lors de l’ultime blind test, sonnant le glas de l’émission, Titia, une ex-potiche reconvertie en rien, s’afférait à danser langoureusement à côté du DJ, engoncée dans une robe environ 7 fois trop étroite pour elle (j’ai fais des calculs, faites moi un peu confiance, nom d’un chien !). Oui parce que tu vois, Titia, le blind test elle s’en fout, et d’ailleurs elle connaît déjà toutes les réponses. Du coup elle préfère montrer son… talent pour la danse, tu vois. Elle a ça dans le sang, je ne sais pas si vous pouvez comprendre.

Et donc, alors que son abracadabrantesque poitrine (merci à Jacques C. de Paris pour cet adjectif) (non, vraiment, ou alors c’est peut-être l’effet 16/9éme qui écrase un peu. Dites moi ce que vous en pensez si vous avez un 4/3.) prenait une fois de plus le dessus sur une robe à l'agonie, et qu’à côté Jamel Debbouze, estomaqué, lançait un "Non mais c’est pas possible, on voit tout !" mal camouflé par le brouhaha, Thierry Ardisson décocha une phrase qui restera à jamais gravée dans ma mémoire (ou au moins jusqu’à fin juillet, ensuite on verra…) :
"Titia, vous êtes l’incarnation du service publique."
Avouez que c'est quand même plus élégant que de la traiter directement de grosse pute.
...
La prochaine fois, je vous parlerai peut-être du concours de pétanque retransmis sur France 3, à 3 heures du matin. J'ai dit "peut-être", hein, pas la peine de se réjouir trop vite...

Je vous souhaite le bonjour.

mercredi, juin 28, 2006

Mauvaise foi #4

"Ah dis donc hier, y'avait un de ces bordel dans ma rue. Chez toi aussi Jean-Pierre ?
- Mouais, je ne sais pas ce qui s'est passé, de 23h à minuit : un défilé de bagnoles, des moteurs vrombissants, des types qui klaxonnent et beuglent comme des veaux, j'ai adoré. Surtout que dans ma rue, d'habitude, c'est moins animé que dans un cimetière.... Et donc, j'ai manqué quelque chose ?
- Heuu, le match, l'équipe de France, la coupe du monde, t'étais pas au courant ?
- Ah non, non. Je pensais qu'ils étaient juste cons."

Et sinon, aujourd'hui dans sa chronique matinale sur Ouï FM, Didier Porte a dressé un portrait quasi-idyllique de la mère Denis (non, l'autre), cette harpie télévisuelle, cette souillon prête à coucher avec le premier entraîneur de l'équipe de France venu pour pouvoir se payer un brushing / manucure chez Jean-Louis David (enfin, c'est ce qu'on m'a dit, je n'ai pas vérifié s'ils font vraiment des manucures chez Jean-Louis David).
Bref, Didier Porte, l'un des derniers garants de la protestation lettrée et du grognement argumenté mais radiophonique, vient de commettre une chronique aberrante, sans doute rédigée sous l'emprise de l'acool de bois, succombant ainsi au chant de la plèbe ("Aullez, aullez aullez aullezzzz, on vauuu gaugner !!") et égarant dans le même temps ses fidèles brebis.

C'est donc la fin du monde tel que nous le connaissons.

Je vous souhaite le bonjour.

mercredi, juin 21, 2006

Alter-ego-centrisme

biiiduu biiiduu biiiduu
(Oui, toujours cette même sonnerie ridicule de téléphone, je sais.)

Je ne sais pas vous, mais moi ça se passe toujours à peu près comme ça (durée réelle : environ 11 minutes) :

Moi : "Jean-Pierre Jean allo j'écoute ?"
L'ami : "Salut Jean-Pierre, c'est l'ami."
Moi : "Ah salut l'ami, que me vaut l'honneur ? Ca va t'y ?"
L'ami : "Et bah écoute je t'appelle parce que blablabla blablabla blablabla et tu sais pas ce qu'elle me dit blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla non mais quelle conne ! blablabla blablabla blablabla blablabla d'ailleurs ça me rappelle que blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla ça c'est tout moi tu me connais !"
Moi : "Oh que oui."
L'ami : "Et tu sais pas la meilleure blablabla blablabla blablabla blablabla alors qu'en fait je l'avais laissé dans la voiture ! blablabla blablabla tête en l'air blablabla blablabla"
Moi : "Ahah !"
L'ami : "blablabla blablabla mais bon ça n'empêche que je n'ai même pas été invité blablabla blablabla blablabla blablabla."
Moi : "Oh bah remarque moi non plus, alors tu sais..."
L'ami : "Oui, mais moi blablabla blablabla blablabla blablabla ça serait quand même la moindre des choses blablabla blablabla blablabla blablabla en plus j'ai pas été radin blablabla blablabla blablabla blablabla non mais tu comprends c'est une question d'éducation blablabla blablabla."
Moi : "C'est sûr."
L'ami : "blablabla blablabla bon c'est pas tout ça mais faut que je te laisse, ça va toi ?"
Moi : "Oh bah oui, oui, on fait aller."
L'ami : "Bah c'est bien ! Allez à plus !"
Moi : "Ok, bah tu passes quand tu v..."

tûûût tûûût tûûût

Bon...
Et puisque vous n'avez rien à faire, allez donc faire un tour sur ce nouvel espace d'échange magique, livré en pâture à la soif de connaissance du peuple, qui, c'est certain, ne pourra en sortir que grandi. Vous allez comprendre pas mal de choses.

Je vous souhaite le bonjour.

mercredi, juin 14, 2006

Pisses, tu pleureras moins

Encore un qui est parti rejoindre Jean-Philippe.
Ô, surpuissance divine ! Quel affront t'ai-je fait subir pour mériter ton courroux ? (Hein ? Dis ?)


IBM Deskstar 40Go
04/2001 - 04/06/2006

Si vous n'avez jamais observé une minute de silence pour le décès d'un disque dur, voila une bonne occasion de commencer.
Et puis ça vous fera quelque chose d'original à raconter à vos amis, si vous en avez.
(Attention, vous allez faire des envieux, bande de fripons !)

Bon, bref, donc, respectons ensemble une minute de silence pour toi, mon vaillant disque dur, qui m'a si fidèlement servi pendant ces 5 années de bonheur. De toi, je garderai un souvenir ému et tenace, car tu étais un disque, oui, mais tu étais un dur.

Pour célébrer une dernière fois ta mémoire, j'ai humblement rédigé un petit sonnet. Quelque chose de simple et formaté, comme tu aimais.

Bon, j'me lance. Aa-ahem (le bruit du type qui se râcle la gorge. Pour des raisons de sécurité évidente, veuillez ne pas reproduire ce bruit à la maison) :

Un dimanche de trop, un dimanche maudit,
Un dimanche de deuil quand vers quatorze heures trente,
La tronche enfarinée et dès le saut du lit,
J'allumai mon PC pour vérifier mes ventes.

Quelques minutes plus tard alors que je marchais
Dans un couloir de pierre du côté d'Ironforge
Une impression étrange me sauta à la gorge :
"Bordel, qu'est ce que ça rame, c'est une calamité !"

De retour sous Windows, menu > Outils Système,
Je clique "défragmenter" d'un doigt un peu fébrile...
Dans un "crin-crin" atroce tu perds soudain le fil.

Pourquoi me faire ça, tu sais bien que je t'aime ?
Non, tu l'as décidé, tu vas finir ta vie,
Qu'importent les reboots, adieu, données chéries.


Voila, comme d'habitude le livre de condoléances et au bas du post, et tous ceux qui ne le remplissent pas sont maudis sur 40 générations. Une par giga.
Ouais, on ne rigole pas chez IBM, monsieur.

Je vous souhaite le bonjour.

jeudi, juin 08, 2006

La malédiction de 8h53

Me rendant au travail de bon matin, pour gagner mon pain quotidien, j'ai croisé un type sur les travelators.
Oh et puis non tiens, je vais plutôt le faire en vers.

"Me rendant au travail comme chaque matin,
Afin de récolter le fruit de mes efforts,
Arpentant, volontaire, mon bonhomme de chemin,
J'ai croisé un brave type sur les travelators."


Oui, non, il faut dire travelator. Pas escalator. Parce que c'est pas la même chose, quoi. Le travelator est au tapis roulant ce que l'escalator est à l'escalier, en fait, hein. Bon. Alors mon type, là, enfin, le type, parce qu'ensuite vous allez encore interprêter mes propos et vous voyez ce que je veux dire, le type était sur son travelator, et il travelait without moving.
Bah oui.
Comme beaucoup de monde sur les travelators, le type il était comme figé, se cramponnant plus ou moins à la rembarde, il attendait que ça se passe, tranquille, mais un peu stressé de l'arrivée quand même. Oui, bon, c'est normal, on est toujours un peu stressé lorsqu'on part en voyage, surtout lorsqu'au bout de la route nous attend une sorte de broyeuse mécanique mais un peu fourbe aussi, qui guette le moindre lacet mal fait pour vous happer la jambe et dévorer vos enfants si vous en avez, ce que je ne vous souhaite évidemment pas (des deux interprétations que peut avoir cette phrase, je sous-entend l'autre).
Mais bon, le type, je lui aurais demandé pourquoi il ne marchait pas sur le travelator (mais noonn... C'est pas le travelator qui ne marchait pas, vous êtes fatigants...), il m'aurait répondu "tsssseuuhh, pourquoi est-ce que je vais m'esquinter à marcher alors que le travelator fait tout le boulot pour moi, heuuu ?!". Quel con. Alors qu'il était déjà en sueur. Et puis il aurait aussi pris ce petit air hautain du faux-cul qui n'ose pas avouer qu'il a peur. Alors que bon, c'est pas parce que ça marche tout seul qu'il ne faut pas marcher, merde, enfin... Il suffit de faire un petit saut élégant à la fin pour éviter la gueule béante du monstre d'acier, et le tour est joué, ça n'est pas en restant immobile pour retarder l'échéance que les choses vont se résoudre d'elles même, mais bon ça à priori personne ne l'a compris. Pan, une révélation fracassante de plus à l'actif de ce blog. Ils veulent me faire taire, je vous dis, mais mon combat pour la vérité est imperméable aux intimidations.
Et j'ai un flingue.

Bon, mais le problème n'était pas tant le travelator, ou même le fait de rester immobile dessus, que l'accoutrement du bougre. D'accord, c'est une règle, on a dit pas les fringues, mais permettez moi un écart.
Le type était là, avec sa tronche de Michel, et d'ailleurs il aurait très bien pu s'appeler Claude. Il avait mis du poivre et du sel dans sa barbe, et aussi dans ce qui lui restait de cheveux. De tête, comme ça, il avait l'air brave, Michel, "bien dégagé derrière les oreilles, s'il vous plaît, parce que les chaleurs arrivent, z'avez vu ?! Ils l'ont dit hier au poste, hinhin.". En fait, j'ai tout de suite remarqué le problème principal de Michel : sa femme. Non, elle n'était pas là, mais à en juger par l'attirail vestimentaire du Glaude, j'ai tout de suite compris le vil dessein que la mère Michel réservait à son mari : lui pourrir la vie avec ses goûts de chiotte, et le rendre ridicule aux yeux du monde afin de le punir de ne pas avoir donné à sa femme la vie dont elle rêvait, parce qu'elle voulait un domaine où l'amour serait roi et où elle serait reine, Claude.
Le type était donc affublé d'une chemise rose saumon d'écosse (10€ au marché), sur laquelle dégoulinait une cravatte trop bleue pour être marine (cadeau de noël). Le tout était mal empaqueté dans une veste mi-saison oscillant entre le vert et le bleu clair, mais qui n'avait visiblement pas encore choisi son camp (récupérée chez le frangin de Madame Claude). Au rez-de-chaussée de cette abomination textile survivait un jean à pinces que je pensais disparu depuis 1987 (40€ les 5 en dégriffé), qui s'affalait d'une façon surréaliste sur deux mocassins noirs au bord de la crise de nerf (25€ d'occasion).
Là, baignant dans la moiteur matinale, ployant sous le poids de son attaché case cuir, une goûte de sueur perlant à sa tempe, effrayé qu'il était par le travelator maudit qui l'emmenait, c'est sûr, vers une journée de merde certaine, Michel me regarda fixement pendant 1,7 seconde. A cet instant, j'ai pu lire dans le marron pur de ses yeux toute la détresse d'un homme instrumentalisé par une femme-succube acquise à la cause de Satan en personne. A côté de cette vision terrifiante, l'idée d'un troupeau de chats noirs fonçant sur moi toutes griffes dehors m'aurait paru réconfortante. Pardon, Michel (ou Claude je ne sais plus). J'ai entendu ton appel au secours, mais la crainte du démon m'a rendue muet.
Monsieur le président, je demande qu'on stérilise cette femme au plus vite. N'attendons pas un autre Claude (ou Michel, je ne sais plus) pour mettre un terme à ces horreurs.

Je vous souhaite le bonjour.

vendredi, juin 02, 2006

Fake off



Démonstration de Flight Simulator X sur iMac.

Un jeu Microsoft sur Mac... Non mais qu'est-ce qu'ils veulent nous faire croire.
Et puis il y a un truc qui cloche dans leurs screenshots. Je sais pas... Les textures, surement. A mon avis ça doit ramer.
Bref donc, moi j'ai des doutes.

Je vous souhaite le bonjour.

mardi, mai 23, 2006

Sans faire bouger l'autre

Bien le bonjour,

dans le cadre de ma campagne de sensibilisation personnelle au cinéma, dirai-je, "d'art", j'ai ingurgité le -pourtant- très recommandé In The Mood For Love, de l'ami Wong Kar-Waï. Oui, celui la même qui règne en ce moment sur l'empire du rafinement et du bon goût, est-il besoin de le rappeler ? (Jeu : The Lesbian Vampire Killers sera-t-il encencé par les Cahiers du Cinéma : oui / non / des questions ?).

Premier constat : comme en témoigne le prix d'interprétation masculine, l'accent a visiblement été mis sur le casting, au détriment du budget musique. Alors oui bon, j'entend déjà des voix s'élever, des gens s'outrer "Oui, je m'outre, comment peut-on, enfin ?! Vous n'êtes pas sérieux ! Appelez la police !". Parce que vous comprenez, dans le milieu, on s'outre hyper facilement. Et la je dis non, désolé : le fond musical du film est complètement foireux.
Alors d'accord, le thème principal peut être considéré comme remarquable, mais répété 473 fois (j'ai compté) dans le film, il devient vite lassant. Voire effrayant, si à force vous devenez comme moi victime de la malédiction du Dédé, qui consiste à voir apparaître André Rieu à chaque fois que les trois fameuses notes de violon retentissent. Et croyez moi, 473 fois, c'est long. J'ai fini en sueur. *schlitch*
Ensuite il y a le sujet du film à proprement parler. (Ne lisez pas si vous ne voulez pas savoir qu'ils meurent à la fin.) Prenons un couple A et un coupe B. Ces deux couples emménagent dans un immeuble dans des appartements voisins. Monsieur A part souvent en voyage d'affaire, ainsi que madame B. Madame A et monsieur B sont donc souvent seuls, et, les robes chinoises de madame A aidant, il commence à éprouver des "sentiments" pour cette dernière. S'en suit une heure trente, ou plus, durant laquelle madame A s'évertue à tourner du cul devant la mine contrariée de monsieur B, qui, ne sachant pas si c'est du lard ou du cochon fait comme s'il n'avait rien vu mais que bon quand même il n'est pas de bois non plus, tu comprends.
Alors oui, bon, il y a l'ambiance chinoise que je n'arriverai pas à retranscrire ici, qui fait que, effectivement, on a l'impression qu'il se passe des choses. Surtout quand madame A va chercher des nouilles et qu'elle croise monsieur B dans la petite ruelle étroite sur la musique d'André Rieu. Ce qui se produit une bonne cinquantaine de fois, car elle aime visiblement beaucoup les nouilles. Bref, un film tout en nuances, en silences, en non-dits, en mains qui se frôlent et en regards biseautés, à travers desquels se dégage une poésie aussi légère que subtile. Un bijou du septième art qui sublime la fragilité de l'être et, surtout, de sa relation à l'autre, diront les connaisseurs (Hein ? Ah non non, il ne "l'attrape" même pas à la fin, comme vous dites...).
Pour ma part, je résumerai mon analyse en une citation de Bénabar, qui m'est venue comme une envie de pisser, aussi, à la fin du film et qui traduit parfaitement mon sentiment à propos de ce chef d'oeuvre :
J'ai besoin d'être seul
Je marche face à l'océan
Pour faire le point
Au contact des éléments
Mais tout ce que j'en conclus
Je dois pas être un poète
C'est que ça doit être chiant
Très chiant dêtre une mouette
(Oui, je voulais citer Nietzsche, mais Morticia ma plante carnivore (faites moi penser à vous parler de Morticia), m'a suggéré quelque chose de plus rassembleur, plus "popu", comme elle dit en claquant des mâchoires. Et il ne faut jamais contredire Morticia. Jamais.)
J'en conclus que je ne pourrai malheureusement pas être jury au festival de Cannes, n'ayant pas la sensibilité requise pour, par exemple, apprécier à sa juste valeur la dimension presque philosophique de cette séquence où monsieur B à l'air d'embrasser un rocher dans un temple, au Cambodge.
Pendant cinq minutes.
Sans aucun dialogue.
...
D'ailleurs, si vous avez compris cette scène, je vous invite à me donner une leçon.

Ce soir, Desperate Housewives s'offira à mes yeux dubitatifs, sur la petite chaîne qui monte. Je compte beaucoup sur cette série pour me remettre de la malencontreuse désillusion d'In The Mood For Love. Regardez : 1, 2, 3, 4... (Pardon. Ceux qui comprennent expliquent aux autres).
Ainsi, demain, je pourrai débattre avec force engouement du caractère brillant, décalé et cynique de cette série avec ce qui me sert de collègues. Ca promet. On va voir ce qu'on va voir !
Tenez, je vous fait les phrases types en avant première : il y aura le "Moi ce que j'adore, c'est que c'est bourré de second degré, hein ?! Hihi !" de l'assistante de direction ou encore le "Moui et puis tu vois il y a cette ambiance malsaine, tu vois, le double jeu des acteurs, un peu à la American Beauty." de l'informaticien de base / critique à ses heures perdues pour Carrefour Savoirs. Sans oublier le "Han et la brune, là, celle avec les ch'veux, elle est trop boOonne !", du commercial.
(Non, ne me dis rien, Léon, je sais que tu as les mêmes à la maison.)
Ce soir, quelques millions de téléspectateurs vont avoir une révélation, et moi aussi.
Enfin, normalement...

Je vous souhaite le bonjour.

mercredi, mai 17, 2006

Pleures, tu pisseras moins

Jean-Philippe
03/2003 - 12/2005

Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, c'est non sans une certaine émotion que je me dois de vous annoncer, avec cinq mois de douleur de retard, le décès tragique de Jean-Philippe, yucca et néanmoins ami, survenu dans sa deuxième année.
La maladie, oui monsieur, la maladie, a décidé d'emporter dans les limbes mon vieux compagnon d'infortune, à l'issue de quelques semaines de souffrances atroces, bien entendu (non parce que quand on s'appelle "la maladie", il faut faire les choses comme il se doit). A tel point d'ailleurs, que je n'ose pas vous décrire dans quelles circonstances atroces ce cher petit nous a quitté.
...
Bon d'accord, je vous dis alors : je ne sais pas ce qui s'est passé, il a pourri de l'intérieur.
Si.
Ce qui est dingue, c'est que d'extérieur, on ne se rendait compte de rien. Il avait toujours l'air bien, serein. Et puis soudainement, ses feuilles ont perdu leur vert d'antant pour devenir jaunâtres. Finalement, je me suis résigné à lui en arracher une, pour établir un diagnotic, et parce que j'avais toujours eu secrêtement envie de le faire souffrir (Hein ? Non non, j'ai pas parlé de souffrir, m'enfin, un peu de tenue...) et l'intérieur de son tronc n'était plus rempli de...
(Merde, je ne sais pas ce qu'il y a dans un tronc de yucca quand il n'est pas pourri.)
Bref, il n'était plus rempli de [Insert yucca stuff here], mais d'une substance noirâtre et extrêmement nauséabonde, il faut le reconnaître.
Bon, ne mâchons pas nos mots : Jean-Philippe, sur son lit de mort, puait....
Jean-Philippe, c'était le côté yucca qui sommeille en chacun de nous (si, cherchez bien, non plus à droite, voila...), c'était la piqûre mortelle d'une feuille aussi acérée que tapie dans l'ombre, c'était une touche verdoyante et poussiéreuse dans un monde gris et poussiéreux.
Mais Jean-Philippe, c'était aussi un ami, un confident, une épaule (enfin, non) moëlleuse (non plus) et acceuillante (toujours pas) sur laquelle il faisait bon s'épancher (bah non finalement).
Jean-Philippe, c'était enfin un complice, toujours partant pour commettre les pires forfaits. Souvenons-nous à ce titre du fabuleux kidnapping de fleafou, fomenté par Jean-Philippe et votre serviteur, en d'autre temps, d'autres blogs. Notez d'ailleurs que la victime a depuis hissé le pavillon vert sur son blog, sans doute en signe de deuil, vous savez, le syndrome de Stockholm, tout ça...
Décidément, il ne faisait pas bon être vert en 2005, qu'on soit yucca ou même blog...

Adieu, Jean-Philippe, puisses-tu pourrir dans un terreau plus fertile que celui qui t'a vu naître, et donner à ton tour la vie à une meute de petits yuccas tous plus sadiques les uns que les autres, qui, je l'espère, perpétueront ton oeuvre.

(Si vous désirez laisser un petit mot, un livre de condoléances est à votre disposition au bas de ce post.)

Je dois vous laisser, c'est encore très frais dans ma mémoire, je vais donc me retirer en silence pour aller, seul, chouiner dans mes quartiers (Hein ? Jouer ? Ah non, non, vous n'y pensez pas...).

Je vous souhaite le bonjour.

dimanche, mai 14, 2006

Raisonnable

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je trouve que les blagues, ou même les simples références à Maïté, ça a vraiment mal vieilli.
Tenez, d'ailleurs ce post sent un peu le moisi, du coup.
Oui, parce qu'avant, quand on voulait parler d'une grosse dame un peu ridicule, ou tout simplement grosse, on parlait de Maïté, tu vois. On disait "Haaan non mais regarde la celle la, on dirait Maïté, huhu.". Alors tout le monde pouffait en coeur. C'était sympa, tu vois, convivial.
Désormais, tout le monde a oublié Maïté, et je ne vous parle même pas de cette brave Micheline.
Dommage. Je pense d'ailleurs qu'on a besoin d'urgence d'une nouvelle grosse, à la télé, parce que sinon comment les gens vont faire...
J'avais besoin de le dire.

Alors sinon parlons en de ce restaurant typique / gite douteux / bouge miteux qui a eu l'honneur de m'accueillir l'autre soir. Non mais dis voir, à la fin, nom d'un chien ! Ca commence par la patronne qui ressemble à une porte de frigo qui n'est pas fichue de me dire si oui ou non c'est possible ou pas.
"On vient ce soir, et on sera tant.", que j'y dis à la mère michel. (Tant étant un chiffre compris entre 4 et 6, bornes exclues, vous avez deux heures)
"Tant ?", qu'elle me dit "Voyons voir."
V'la qu'elle se met à réfléchir en lorgnant sur les quatre chaises qui se battent en duel dans le cagibi qui lui sert de salle de restaurant, alors qu'on n'était pas tant que ça.
"Bon ben oui alors, d'accord pour tant, vers 20h30, ça vous va ?"
"Bah oui."
...
Donc on y va, clopin clopant, et en chemin on rencontre une grosse put... (Ah, on me fait signe en régie qu'en fait non : on y va, point.)
On pose nos manteaux qu'on n'avait pas, et un type vient avec une carte en forme de cochon, si si, nous dire que "bon alors ce soir si vous voulez y'a ça à manger. Point.". Oui, parce que tu comprends, pour se donner l'air d'un gite sympa et convivial, rien de tel que de faire un menu unique, comme ça tout le monde mange la même chose, personne ne veut vous piquer vos frites et ça il faut reconnaitre que c'est tout de même fort appréciable. Et puis bon, faut avouer que c'est beaucoup moins chiant pour la cuisinière, hein. Non mais bon ben quoi à la fin, qu'est ce que ça veut dire ces restaurants qui nous donnent le choix ? Hein ? Ils seront bien contents quand tous les cuisiniers seront morts d'épuisement, voire même d'épuisement.
Alors bon, vu que tout le monde avait choisi le même menu, du coup, j'ai pris la même chose que tout le monde, et le type au cochon, là, il avait l'air rassuré.
Ca a commencé par une soupe aussi verte qu'elle en avait l'air, avec des feuilles de machin dedans. La dame avec sa tête de frigo nous a posé la soupière sur la table, et pis elle est partie, genre "démerdez-vous". Moi, ne pas nous servir la soupe, j'ai trouvé ça louche. Mais bon les autres disaient que "Ahah c'est sympa et convivial".
Bon.
Personnellement je n'ai jamais ressenti un quelconque plaisir à servir une assiette de soupe, hein, mais après tout chacun son truc.
La soupe était bonne, merci. Malgré tout je n'arrivais pas à m'enlever de la tête que la soupe c'est avant tout de l'eau chaude aromatisée destinée à couper la faim, mais c'est sans doute parce que moi, monsieur, je sais ce que c'est que la faim ! C'est pas comme tous ces petits cons qui passent leurs journées à train... (Ah, on me fait signe en régie qu'en fait non : je ne sais pas vraiment ce que c'est que la faim.)
S'en est suivi une assiette de risotto "végétarien" accompagné d'une salade aussi verte qu'elle en avait l'air. Moi je me disais, dans mon fort boyard intérieur, que "végétarien" c'était un moyen un peu passe-partout de nous dire qu'on n'aurait pas de viande parce que ça coûte cher et que du coup on fait moins de bénéfice par pigeo... client. Mais les autres trouvaient toujours ça aussi sympa et convivial, et aussi super original.
Si.
Du riz et de la salade.
Original.
...
Et puis la dame frigo est venue nous annoncer les desserts. J'ai été choqué, par qu'il y avait le choix, là. J'ai failli lui demander si elle n'était pas trop fatiguée, du coup, comme elle avait fait plusieurs desserts, si elle voulait pas s'asseoir cinq minutes pour récupérer, tout ça, boire un verre d'eau. Mais en fait non, je n'ai pas voulu risquer d'assombrir une ambiance aussi sympa. Et conviviale.
C'est le monsieur cochon qui est venu m'apporter ma tarte.
Enfin...
Techniquement, c'était effectivement une tarte. A part que moi généralement, je préfère quand la pâte est cuite, mais bon, je vous vois venir, vous allez encore me dire que je cherche la petite bête. Et vous auriez raison, puisque tout le monde s'est régalé à grands renforts de "mmmmhh" et autres petits cris stridents que, pour des raisons techniques, je ne peux malheureusement pas reproduire ici.
Bon, finalement l'assemblée a trouvé ce repas extrêmement sympa et convivial, d'autant plus qu'il n'aura coûté que quinze euros par convive, avec les deux cafés et le ridiculement petit pichet de rosé compris. "Raisonnable.", comme on dit, en prenant une tête de monsieur sérieux qui connait les prix, et qui joue en bourse.
Ca doit venir de moi, mais quinze euros pour une assiette de flotte, un bolino salade et une part de tarte de chez Tricatel, ça m'est resté un tout petit peu sur l'estomac. Comme quoi, ça ne sert à rien de s'empifrer...

Je vous souhaite le bonjour.

vendredi, avril 21, 2006

Cinq gestes simples pour votre environnement

Un post court où l'on prendra tout de même le temps de parler de caca.
  1. Prenez les transports en commun, mais essayez de garder les bras le long du corps, merci.
  2. Rincez vous abondamment la bouche après le Ricoré du matin, surtout si vous êtes ammenés à prendre un ascenceur en ma compagnie, en disant une phrase du genre "pfffffff, je suis crevé".
  3. Lavez vous les mains après avoir fait caca, surtout si vous êtes au travail. D'une manière générale, éviter d'aller faire caca sur votre lieu de travail (certes, j'ai déjà évoqué le sujet, mais que voulez vous, c'est le combat d'une vie).
  4. La pollution sonore est un fléau contre lequel vous pouvez lutter activement. Taisez vous.
  5. Participez à la journée mondiale du sot, contre le réchauffement de la planète (qui, si nous n'agissons pas maintenant, ne pourra qu'agraver le point n°1).
Je vous souhaite le bonjour.

mercredi, décembre 07, 2005

Peut-on fêter TCE sans Ferrero Rocher ?

Assurément oui.

Moi, comme cadeau pour l'anniversaire de TCE, je voulais faire un dessin représentant des p'tits poneys qui s'embrassent en disant : "Un an et encore toutes tes dents, bravo ! Bisous-bisous", mais j'ai eu peur que Jean-Pierre Jean m'en colle une. Il n'aurait pas eu tort en même temps : on n'est pas à Smallworld merde. Ici, c'est un lieu de vie respectable et parfois respecté.

Alors du coup, mon cadeau, c'est un faire-valoir : moi !
Ne faites pas semblant de ne pas savoir de quoi je parle, on en est tous au même point. Tenez par exemple, vous pouvez me dire pourquoi je m'emmerderais à me nourrir uniquement de salade et de tofu deux mois avant l'été en espérant qu'on flashe sur moi en maillot, alors que je n'ai qu'à partir à la mer avec une copine unijambiste, qui a un oeil qui dit merde à l'autre et une hygiène déplorable (ouais, on choisit pas ses amis. Ah, tiens si normalement) pour qu'immanquablement les hommes n'aient d'yeux que pour moi. Notez, c'est pas pour vous déprimer, mais je n'ai aucun kilo à perdre. Ni à prendre. Tant qu'à faire tiens, imaginez-moi exquise, ça ne vous coûte rien et ça me met en joie.
Le faire-valoir est utile pour vous aussi messieurs, mais ne cherchez pas une personne moins drôle, belle ou intelligente que vous pour vous mettre en valeur : on ne sait jamais, vous pourriez vous tromper (vous n'êtes pas foutu de savoir où se range le plat à gratin, alors ne me racontez pas que vous pouvez déterminer si quelqu'un est moins bien que vous) et être à votre tour exploités. Visez plutôt la patate, c'est plus sûr et a priori, vous serez toujours supérieurs à une pomme de terre... Mouais... Passons.

Tout ça pour d... mieux faire ressortir pour son premier anniversaire, l'insondable chatoiement de TCE, au cas où il aurait échappé à certains (et j'ai des noms et Jean-Pierre Jean a un yucca et un flingue : faites le rapprochement).

Je vous souhaite la bonne année.

dimanche, décembre 04, 2005

The faboulouce TCE's Top Twenty 2005

Je ne sais pas si vous vous rendez compte (à tous les coups, vous ne vous êtes rendus compte de rien, tiens...) mais aujourd'hui c'est le premier anniversaire de TCE.
C'est dingue, hein ?
...
Bon, d'accord, vous vous en foutez.
Ok.
Non, mais bon, de toute façon j'avais rien prévu, hein. Ni cotillons, ni déguisements, ni rien. Voila.
De toute façon, les trucs festifs, je vais vous dire, je trouve ça nul. Vraiment.
Je ne dis pas que j'avais pas mis une roteuse au frais, comme ça, au cas où, mais de toute façon j'ai pas soif, là. (Hein ? Quoi ? Les assiettes de petits gâteaux, au fond ? Ah non je sais pas à qui c'est...)

En fait, pour cet anniversaire, j'avais prévu des promotions fabuleuses sur l'ensemble du magasin, avec des prix éviscérés (oui, éviscérés, qu'est ce que vous voulez, il faut bien que je surpasse la concurrence) sur l'électro-ménager, d'autres écartelés avec les yeux crevés sur tout le rayon DVD et des réductions de délinquant sexuel multi-récidiviste sur les écrans LCD. Bref, j'avais un plan marketting du tonnerre, j'avais commandé des pancartes et des panneaux lumineux, tout ça. C'était avant que je m'aperçoive que TCE n'avait pas de magasin partenaire.
Du coup, j'ai tout laissé tomber.

Mais puisque, MOI, je suis un peu vieux jeu, j'ai quand même décidé de faire un petit quelque chose pour l'anniversaire de TCE, vous voyez, pour marquer le coup. Vous pouvez me traiter de vieux con, n'empêche que de mon temps, on avait des valeurs, bande de sauvageons ! (Note pour plus tard : regarder le journal de France 2 de temps en temps).
Et parce que si TCE est ce qu'il est aujourd'hui (c'est à dire un blog), c'est aussi grâce à vous, recherches infructueuses, anonymes anonymes, clics hasardeux et fautes de frappes. Aussi me devais-je de vous rendre un hommage à votre mesure, car sans vous, rien de tout cela n'aurait été possible (je vous laisse définir le "cela"...).

Assez parlé. Place au spectacle.
Découvrons sans plus tarder le TCE's Top Twenty 2005, les vingt meilleures recherches gogole ayant abouti sur TCE au cours de l'année 2005.
Je vous le fait par ordre décroissant, parce que c'est meilleur. (Ceux qui comprennent expliquent aux autres).

20. Magnifique moto brillante qui vaut dix euros
Vous êtes en droit de vous demander comment une telle recherche a pu un jour aboutir sur TCE. Cela se résume en deux mots : magnifique et brillant. C'était pourtant simple...

19. Chat qui bave
Le chat qui bave est à TCE ce que la vache est à l'Inde. Démerdez vous avec ça.

18. Dépoter un Yucca
Je soupçonne fortement Jean-Philippe d'avoir effectué cette recherche pour me signifier subreptissement un hypothétique mauvais traitement. Rappelez moi d'installer un truc de contrôle parental anti-yucca.

17. Dijon chouette
Je n'ai pas vérifié, mais il me paraitrait tout à fait réaliste que cette recherche n'aboutisse que sur TCE. Je ne vois pas qui d'autre aurait pu formuler une telle inepsie.

16. Element contenue dans le yaourt pourri
Kevin, 12 ans, cherchait une réponse pour son exposé de biologie sur les produits laitiers. Le con. Il aurait dû être couché à cette heure là.

15. Annonce matériel porcin
Au même moment, a des millions de kilomètres de là, Gilbert cherche à acheter une trayeuse à truie. Non mais merde, cette saloperie lui a encore bouffé la main ce matin...

14. A quoi sert une hache de pierre
Voila le genre de recherche que j'aime. Voila quelqu'un qui ose poser de vraies questions, sans langue de bois. Souhaitons lui bonne chance dans sa quête de la Vérité.

13. Des chevals de film
Oui bon ben quoi ? Si vous aimez pas le cinéma, vous avez qu'à causer d'autre chose. Critiqueurs, va.

12. T'as de ces jambons
Celle la, je l'avoue, me laisse tout à fait perplexe. Je dirais même qu'elle me fait un peu peur. Parce que bon, d'accord, j'ai arrêté de fumer, mais j'ai quand même pas pris tant que ça...

11. Manger de la cervelle
Et je ne veux pas voir de reste, hein ! J'ai horreur de jetter.

10. Nombre de caissiere a carrefour saint pierre des corps
Ca, c'est une recherche de psychopathe. C'est la signature d'un type méticuleux, certainement un comptable célibataire et dépressif sous lithium. Oui voila, et le soir venu, il s'habillerait en petite fille et ferait des recherches sur des caissières. Toujours est il que si vous êtes caissière à saint pierre des corps, ouvrez l'oeil.

9. Mamie a poils
Toujours Kevin, un dimanche après midi après un repas de famille avec son petit cousin. Sauvés par un s. Dieu merci, son institutrice était une gourde.

8. Casques à poil
Je vous assure, il y a vraiment des gens qui cherchent ça. Et ces gens circulent librement, là, dehors.

7. Putain de ta race maudite
Avouez que ça fait chaud au coeur. Qui que vous soyez, je vous souhaite le bonjour.

6. Blagu doigt dans le cul
Non, bon, Kevin, ça suffit maintenant, je ne pourrai pas toujours être là pour préserver ton regard innocent des horreurs que tu sembles pourtant rechercher activement. Et cesse de regarder le chien de cette manière.

5. Elisabeth quin nue
Bon. Certainement un coup de notre ami le comptable. Je vous l'avais dit, qu'il était pas net.

4. Coupe de cheveux de sharleen spiteri
C'est à ce moment là que je me suis rendu compte que certains utilisent l'internet comme un vulgaire catalogue de modèles à la con, tu sais, que le coiffeur il te donne quand il trouve que t'as vraiment une sale tronche (enfin, j'ai vu des gens à qui on le faisait...). Non mais écoute Brigitte, je t'assure qu'à toi, ça n'ira pas.

3. Girafes trachéotomie
"Je veux NFS, Chimie, Iono, gaz du sang et un scan abdo.
- Mais bordel, Doug, ouvre les yeux, c'est une girafe, on ne peut rien faire, c'est une girafe !
- Docteur, elle fibrille !
- Je veux 30 cc d'adré, on va la mettre en salle 5. Carter, poussez vous et prenez un air contrarié !
- Doug, je...
- Ta gueule Carole, essaie plutôt de trouver comment on peut faire une trachéo là dessus."
Oui bah, je cherche des explications, vous permettez...

2. Mon chien mange sa merde
Bah... Fallait opter pour un chat. Bon, remarque, ça fait toujours ça de moins à ramasser. Non mais de quoi on se plaint ?!

1. Pourquoi je ne peux pas inviter gmail
Mais parce que tu ne mets pas de point d'interrogation à tes questions, enfin ! C'est dingue ça... Comment veux tu que gogole comprenne quelque chose à ce que tu baragouines (rien de sexuel) si tu ne mets pas de point d'interrogation à la fin de tes questions ? Hein ? Ah oui, bah voila, tu sais pas. Et puis je te préviens Kevin, demain tu as école alors pas question d'inviter Jérôme ou Michel ou gmail... Et qu'est ce que c'est que ces photos de grand-mère ? Non mais Kevin, ça va pas du tout là, je vais te foutre en pension si tu continues.

A l'année prochaine, pour le TCE's Top Twenty 2006. (Ceci n'excluant pas que je poste un ou deux articles, ça et là, mais je ne promet rien, c'est sale).

Je vous souhaite le bonjour.

jeudi, novembre 24, 2005

Histoire de l'Internet et photos de Loches

Non, parce que bon pas ce week-end là mais l'autre, je suis allé faire une virée en touraine.
Dingue, hein ?
(Bof, critiquez pas, non, c'est moche là. C'est bien aussi la touraine, quand même, dis.
Tenez, prenez Dijon par exemple.
Bon, vous visualisez bien tous Dijon ?
...
Ben voila, vous voyez bien que finalement la touraine c'est pas mal.)

Touraine, pays des Roys et des manuscrits enluminés en vieux François, Touraine, pays des châteaux magnifiques et rutilants, dressés majestueusement au coeur de la verte campagne comme une célébration de la gloire des hommes , Touraine, pays des armures lourdes et des flamberges flamboyantes comme des casseroles en inox, Touraine, pays des visites guidées sous la pluie glaciale de novembre, Touraine, enfin, pays des nez qui coulent et des "Ahah non mon brave monsieur on ne sert plus à cette heure là !".
Oui, bon, désolé, mais quand je me lance dans ce genre d'énumérations lassantes, j'ai tendance à me démotiver vers la fin.
(Je dis ça parce que j'ai l'impression que ça se voit.)

Alors ce qu'il y a de bien dans cette région (la Touraine, hein, pour ceux qui ont manqué le début), hormis les châteaux et la pluie glaciale, c'est Loches.

Mais si, vous savez, dans les repas de famille, arrivés vers le fromage quand l'oncle Riton il commence à être chargé comme une mule et qu'il se lance spontanément dans une imitation de Philippe Bouvard : "Une question de madame Belpère, de Loches...", qu'il gueule, rougeaud.
Voila.
C'est pour ça que tout le monde connait Loches (si jamais ça ne vous dit toujours rien, faites comme si vous saviez). C'est comme un grand classique de la petite phrase fromagère de repas de famille. Celle là même après laquelle papy Robert, qui essayait de déglutir un bout d'Epoisses, finira par s'étrangler -parce que tu sais bien que depuis son hémiplégie il a du mal à manger, alors ne te moques pas- et rendra une purée malodorante dans sa serviette 100% coton lavable en machine, heureusement, en essuyant son côté de bouche valide.
...
Mais parlons plutôt de Loches, voulez-vous ?
Bref donc, je ne pouvais pas me permettre de passer à côté d'un tel standard. C'est pourquoi aujourd'hui, j'ai choisi de vous montrer une photo de Loches. Parce que je peux vous dire qu'en trois jours, j'en ai pris, des photos de Loches ! Et une photo de Loches par ci, et une photo de Loches par là... D'ailleurs là bas, on peut en faire à tous les coins de rue, des photos de Loches.
Hein ? Ah, oui, d'accord, on est pas dans un repas de famille ici...

La question que vous allez me poser maintenant, parce que vous êtes curieux par nature, avides de connaissance, que vous avez l'oeil vif et le poil brillant (bah voui), c'est : "Mais alors bon, voyons voir, pourquoi donc cette photo de Loches, plutôt qu'une autre photo de Loches, dis donc ?". Vous êtes des frippons.
J'ai choisi cette photo de Loches parce qu'elle représente, en quelque sorte, la figure de proue du patrimoine Lochois. Anne de Bretagne, fière, insoumise, sauvage comme un cheval sauvage au galop dans l'écume des vagues de la mer sauvage et déchaînée (hop, figure poétique, gratuit, cadeau j'te dis), pose pour l'artiste, laissant éclater au grand jour une beauté immaculée, presque irréelle, symbole d'une existance digne et pieuse propre aux grandes dames de son rang. (Non vous moquez pas, merde, sinon moi j'arrête.)
Et puisque je sens que ça vous passionne, laissez moi vous conter cette anecdote croustillante d'un historien amateur rencontré sur place et qui disait en substance que "la belle fût tout au long de son existance tiraillée entre Brest et Loches. Car si c'était vers Loches que se cachait son coeur, c'est à la Bretagne qu'appartenait la peau d'Anne". Quel con.

Bon, maintenant que vous êtes tout émoustillés, je vous la montre ma photo de Loches.


Donc voila... Posted by Picasa

Oui, je sais, c'est impressionnant. Mais il y a peut-être un détail que vous n'avez pas remarqué, et qui pour sûr ne pourra que renforcer un peu plus votre admiration pour Anne de Bretagne. Regardez bien les inscriptions au bas du tableau.
Z'avez vu ? Hein ?
Oui voila. C'est une sorte de révélation.

Alors maintenant on pourra toujours vous bassiner sur l'histoire de l'Internet en vous disant que "En 1962, alors que le communisme faisait force, l'US Air Force demande à un petit groupe de chercheurs de créer un réseau de communication militaire capable de résister à une attaque nucléaire. [...]", il n'empêche que vers les années 1490 Anne de Bretagne se faisait déjà peindre avec au bas de son portrait l'URL de sa page perso. Et les preuves sont indiscutables.
Ne me remerciez pas, je suis (aussi) là pour vous ouvrir les yeux et dénoncer les complots honteux destinés à cacher une vérité souvent dérangeante.

Je vous souhaite le bonjour.

mercredi, octobre 26, 2005

La Gilberte Attitude

Le 8 octobre dernier (oui, ça nous rajeunit pas, mon pauvre ami), je suis allé voir Texas en concert.
Enfin... Quand je dis "Je suis allé...", ça veut pas dire que j'étais tout seul, hein, il y avait quand même d'autres personnes, à peu près 8000. Mais bon, je me suis dit que tiens, allez, vu que c'est mon blog, autant que je raconte ma version des faits, ça m'évitera des problèmes avec les autorités.
Bon, donc, Texas.
Je vous arrête tout de suite, vous les gens qui pensez d'ores et déjà que "Oui moi tu comprends, je lis des blogs de rebelZ, dont les auteurs vont à des concerts punk et sont adeptes du stage diving ! D'où tu sors, toi, avec ton Texas ?"
...
Alors primo, tu me tutoies pas, et tu restes poli, on a pas mélangé les cochons et les serviettes ensemble, non mais.
Deuxio, d'accord, Texas, c'est pas super violent comme groupe. En même temps, j'ai envie de te dire : concert unique en France (oui môssieur).
Tertio, et c'est là qu'arrive la cerise : ce concert se passait au Zenith. Mais pas n'importe quel Zenith, non madame, non monsieur, je vous parle ici du Zenith de Dijon.
C'est surtout pour ça que j'y allais, parce que merde, Dijon, quand même, y'a pas plus festif comme cadre. Vous pouvez me croire, j'ai fait deux ans là bas, pour études. Ensuite ils m'ont laissé sortir pour bonne conduite.

Bon, donc, Texas, Dijon. (Je vous fais des petites phrases-résumé, pour pas perdre le fil).
Profitant sans le savoir de l'absence d'un vigile, je me suis retrouvé à un moment donné dans l'espace VIP du hall d'acceuil (j'adore cette expression : "à un moment donné") .
Ce qu'il faut savoir, c'est que c'était comme qui dirait le concert inaugural du Zenith, alors bon, y'avait tout le gratin (j'adore cette expression : "ce qu'il faut savoir") . Enfin, non, c'était pas exactement le gratin, mais plutôt les petits morceaux carbonisés au bord du plat. Au détour d'une coupe de champagne, savourée sous les regards envieux et méprisants de la plèbe qui n'avait pas accès au buffet (hannnn la teuhon ! Houuu les pauuvres !), j'ai pu contempler le formidable Jack Lang à la toison toujours aussi fournie, mais aussi et surtout le sympathique Mario de la StarAcacademy 1 (Avant de lire cet article, je me demandais ce qu'il pouvait bien faire à Dijon. Merci Caradisiac).

Bon, donc, Texas, Dijon, Mario.
Alors là c'était magnifique. Ce brave Mario était entouré d'une nuée de galants qui gigotaient sans cesse autour de lui, on aurait dit Ruby Rhod dans le cinquième élément. Donc il était là, affichant un sourire de circonstance et une barbe de 3 jours (sans doute pour dire "Je suis italien, et un italien c'est à poil."), mais j'ai pu voir dans ses yeux une petite lueur de désespoir, quelque chose qui disait : "Non, tu vois, tout n'est pas green dans la vie.". Je crains qu'il ne parvienne jamais à se remettre de sa défaite à la StarAcacademy, ainsi que de ses nombreux excréments musicaux. Oui, vous avez raison, on s'en fout. Je l'ai laissé devant un buffet de gougères (mangez-en).

Bon, donc, Texas, Dijon, Mario à poil, gougères.
Ce qui est frappant (vlan) au zenith de Dijon, c'est que comme il est neuf, bah on a l'impression qu'ils ne veulent pas l'abimer. Référence aux multiples pancartes d'interdiction qui ornent l'entrée. Ca fait de la lecture quand on patiente dans la file d'attente et ça aide à se mettre dans l'ambiance festive de Dijon. Oui, je vous l'ai dit, à Dijon c'est grosse déconne. Je vous résume :
  • Interdit d'apporter un couteau, une bombe lacrymo, un casque : genre qu'on peut même pas se tuer tranquillement... (Notons que selon l'illustration, seuls les casques de moto sont interdits. Libre à vous donc de venir avec votre casque à pointe, par exemple.)
  • Interdit aux canettes et aux grandes bouteilles : seules les petites bouteilles sans bouchon sont acceptées. Un type m'a dit que c'est pour pas qu'on se fasse trop mal au dos en portant des litres, et que les bouchons c'est dangereux, on risque de les avaler. Mouais.
  • Interdit de fumer : ça jaunit le béton, tu vois. Bon, alors pensez ce que vous voulez, mais pour moi un concert avec de l'air respirable, c'est un peu comme un déca.
  • Interdit de filmer, de prendre des photos : ça, ça se comprend. C'est très dur de prendre de belles photos dans une salle obscure. D'ailleurs les miennes sont toutes ratées. C'est pour pas qu'on soit déçus.
  • Interdit d'enregistrer : De toute façon personne n'aurait voulu essayer, le son était trop fort, saturé, bref, pourri. Ca faisait un peu "Tiens, je vais te déchirer les tympans, toi le jeune Dijonais qui n'a jamais vu un concert de ta vie. Comme ça t'auras les oreilles qui saignent pendant 4 jours et ça te donnera l'impression que tu t'es trop éclaté et donc qu'il faut revenir voir Henri DES le 1er avril à 19h." C'est fou ce que la vie est bien faite.
  • Couper la sonnerie de son portable : Vu que le son est trop fort, de toute façon on n'entend rien donc autant économiser la batterie.
Ils appellent ça la Zenith Attitude (C'est une variante de la Goulag Attitude). C'est Gilberte du service promo qui a eu l'idée. Faut dire qu'elle s'y connait en jeunes, Gilberte, elle a fait CPE pendant 15 ans, avant d'être parachutée au service promo du Zenith (c'est son mari qu'a ses entrées chez le maire). Bref donc, vu qu'elle connait bien la psychologie du jeune, Gilberte, elle sait que le jeune est réfractaire à toute sorte d'interdiction (j'adore cette expression : "bref donc"). Mais comme elle est maline, Gilberte, elle sait enrober subtilement l'interdiction dans un "parler jeune" savamment étudié, le jeune est ainsi leurré, et il a l'impression que c'est cool de ne pas prendre de photos dans un concert. Pas conne, Gilberte.

Bon, donc, Texas, Dijon, Mario à poil, gougères, Gilberte Attitude.
Sinon le concert s'est bien passé, merci de me vous inquiéter.
...
C'est vrai que juste avant les gens étaient un peu tendus : on leur avait promis des places assises, et en fait non (oui, le dijonais a mal à ses jambes, apparemment). Donc tout le monde a gueulé que "non mais c'est pas possible, qu'est ce que ça veut dire, moi j'ai payé ma place moi monsieur, j'ai droit au respect alors attention parce que la moutarde me monte au nez !" (oui, le dijonais est très lié à la moutarde), le maire s'est fait siffler pendant le spot de propagande qu'on nous a forcé d'ingurgiter et, porté par cette ambiance de fête de village, j'ai hurlé avec les loups. Après tout, même si je n'avais pas envie de m'assoir, je me suis dit que le maire devait bien avoir quelque chose d'autre à se reprocher.
Je crois que j'ai fait le tour.
Ah, non.
J'oubliais l'épisode bref mais intense de ce bon vieux Hervé (il avait une tête d'Hervé, je n'y peux rien)... A plusieurs reprises, Sharleen Spiteri a conversé avec la salle. Il faut dire que cette histoire de places assises, ça l'avait un peu chamboulée, donc elle s'efforçait de détendre l'atmosphère. Bref. Au moment ou elle nous gratifie d'un "Dyou ouana ir oure brend niou songue ?", Hervé, déjà passablement énervé, a explosé. "Oui bah heuuu... En français !", qu'il a gueulé.
Non parce que Hervé, on dira ce qu'on voudra, mais faut pas trop le chauffer... Il a pas attendu 4 heures une place assise debout pour finalement être pris à parti sans rien y comprendre par une vulgaire mangeuse de pudding. Il est bien gentil Hervé, mais il est Français, tu comprends ? Français ! Alors il veut bien claquer 20 euros pour acceuillir un groupe d'étrangers chez lui, mais faudrait-il encore que les-dits étrangers montrent un peu de gratitude et fassent un minimum d'efforts pour essayer de s'intégrer ! Comme par exemple essayer de parler un français correct, et abandonner leur dialecte de sauvage !
Non parce que tu sais pas sinon, ça va être vite fait... Hervé il va te foutre tout ça dans un charter et hop, retour à la case départ. Il a rien contre les étrangers, Hervé, mais faut pas le faire chier, tu vois...
D'ailleurs, ce bon vieux Hervé était à mon extrême droite. Tirez en les conclusions qui vous arrangent.

Bon, donc, Texas, Dijon, Mario à poil, gougères, Gilberte Attitude, fête de village, charter.

Je vous souhaite le bonjour.

lundi, octobre 03, 2005

Grave

Il se trouve que j'ai récemment fait l'acquisition d'un magnifique lecteur musical portatif.
Et alors, voyez-vous, ce qui est bien, c'est que ce gredin de commerçant m'a proposé de faire graver gratuitement un message au dos de ce lecteur.
Pensez bien que j'ai saisi l'occasion sans plus tarder.


Tu vois ce que je veux dire ? Posted by Picasa

Les paroles s'envolent, les écrits restent.

Je vous souhaite le bonjour.

vendredi, septembre 16, 2005

Salaud de pauvre

Bref, j'étais à Carrouf. (Dites "Carrouf", pas Carrefour, si vous voulez passer pour de vrais rebelz. Mais n'oubliez pas votre carte de fidélité.)
Le type, genre j'ai-17-ans-j'adore-Kyo-et-je-me-saoule-à-la-Tourtel, m'aborde, ni bonjour ni merde, au rayon des Kinder délice.
Le con.
Ne jamais se mettre entre moi et un Kinder délice.
"Heuuu... mmmhh... Comment dire... Excuse moi, heuu... T'aurais pas 50 centimes ?"
Vous me connaissez, à peine sa phrase terminée, je me vois déjà extirper son coeur de ses entrailles pourries pour lui apprendre la politesse. Mais je me ravise en me disant que je n'ai pas envie de saloper le rayon gâteaux secs.
"Non.", que je lui répond, bonhomme.
C'est vrai, quoi.
Si le type conçoit de venir dans un magasin sans un sou en poche, il devrait être capable de comprendre que d'autres personnes sont aussi dans son cas.
"Ah bah... Heuuu... Tant pis.", qu'il me répond, avec un air de chien qui chie, comme si j'allais lui pondre un rouleau de pièces neuves pour qu'il puisse acheter sa Tourtel, et un paquet de Palmito, en prime...
...
Eh bah tu me crois, tu me crois pas, mais j'ai bien eu l'impression que le type a pensé que je me foutais de lui.
Jean-Philippe me glisse que j'aurais peut-être pu lui demander s'il acceptait les cartes bancaires.
Quel con lui aussi (t'avoueras, hein !)
Et quand bien même, j'allais pas faire une carte pour 50 centimes.

Je vous souhaite le bonjour.

mardi, août 30, 2005

Mauvaise foi #3

BiiDuBiiDuBiiDuBiiDu
BiiDuBiiDuBiiDuBiiDu
(Oui, bon, mon téléphone fixe fait "BiiDu", qu'est ce que vous voulez que j'y fasse !?)

Jean-Pierre Jean (c'est moi) : "Jean-Pierre Jean, allo j'écoute ?"
Christophe Duglandin (d'un ton monocorde) : "Oui, bonjour Mr Jean, je me présente : Christophe Duglandin des cuisines Cuizinofoly 2000. Je me permet de vous appeler car vous avez été tiré au sort pour gagn..."
JPJ : "N... No... M... Maais... Nnnon... Mais j'ai pas le te..."
CD : "...er un magnifique service en porcelaine de Limoges à retirer dans notre magasin Cuizinofoly 2000 pour tout achat d'une cuisine équipée d'un montant supérieur à 45000 euros. Vous avez certainement une cuisine, Mr Jean ?"
JPJ : "Ne quittez pas, je vais voir..."

(Laissez mijoter quelques minutes jusqu'à obtention du signal sonore indiquant que l'intrus à abandonné.)

Je vous souhaite le bonjour.

mercredi, août 24, 2005

A poils

Un post qui balance pas mal, à Paris.

Nous autres les gens intelligents (Pan ! Je flatte d'entrée, histoire que vous ne me contredisiez pas...), il y a bien longtemps que nous avons choisi notre animal de compagnie favori : le chat.
Tiens, je prend un exemple tout bête (haaann...), qui va vous parler tout de suite : Je vous met un chat et un chien devant vous, et dans la main avec laquelle vous écrivez je vous met un flingue.
Bon.
Une situation somme toute assez commune, vous en conviendrez comme moi.
Maintenant, je vous demande d'en exécuter un. Jusque là, toujours rien d'anormal, hein. Et bien croyez moi si vous voudrez, bien que vous ayez plutôt intérêt à me croire, car j'ai un flingue, merde, dans 97% des cas c'est le chien qui trépasse. Les 3% restants sont dus à des indécis ayant préféré se supprimer eux-mêmes parce qu'ils ne savaient pas viser, ou que sais-je, moi, j'ai pas réponse à tout alors t'as qu'à demander à ta mère, ça la fera réfléchir un peu pour une fois !
(Hein ? Quoi ?)
...
Bref, vous êtes comme moi, vous n'avez jamais compris ces gens - certainement beaucoup plus limités que "nous" - qui préfèrent les chiens. Je ne sais pas, moi, ces "gens" (que je méprise au moins autant que vous) ne doivent jamais avoir vu de chat, c'est pas possible.
Ou alors si, peut-être qu'ils ont vu un chat une fois dans une animalerie, à part que sa litière n'était pas propre. La faute au gérant qui s'était malheureusement luxé une épaule au squash, le con, et qui n'avait du coup pas pu changer le chat parce que tu comprends, quand je fais ça, et bah je peux pas le faire (comme disait un célèbre homme célèbre).
Donc du coup, les "gens" (oui, voila, ceux là), se sont dit que "Booeuuhh un chat ça pue !", dans leur petit esprit etriqué et conventionnel d'abrutis notoires, et ils ont acheté un chien.
Ouais.
A mon avis, c'est toujours comme ça que ça se passe.
Et puis ensuite, ces mêmes "gens" vous disent que tu comprends un chien c'est quand même mieux parce que c'est fidèle, meilleur ami de l'homme, gnagnagna, [...] et puis tu peux jouer avec, alors qu'un chat c'est juste nul.
Bien.
Petite précision : par jouer avec ces gens là entendent bien sûr taper dessus. Car ce sont de surcroit d'éternels frustrés qui se servent de leur animal comme d'un exutoire, chaque soir, pour contrebalancer le sentiment d'impuissance latent que leur procure leur minable petite vie de merde. (Surtout ne me demandez pas pourquoi je suis aussi remonté, c'est en moi, vous voyez, c'est quelque chose de viscéral, qu'est ce que tu veux que je te dise ?)
...
Alors qu'en fait, prenez ces mêmes gens, et demandez leur de trouver un chat répondant aux critères suivants : un chat qui pue, qui bave, qui vient mendier le gras du jambon, qui réveille tout le quartier, qui répand les poubelles dans tout le jardin, qui se roule dans des charognes (ou juste dans tout ce qui pue, d'ailleurs), qui mange des excréments, qui vous saute dessus après s'être roulé dans la boue, à qui il faut dire "Non !" environ 2759 fois par jour, qui pète (parfaitement) à vos pied quand vous regardez la télé, qui mange les enfants de vos amis (si vous avez des amis ayant des enfants, ce que je ne vous souhaite pas), qui ronfle, qui vomit en voiture, qui vient sentir les fesses des invités, à qui il faut ouvrir la porte chaque fois que la nature se rappelle à lui, qui s'excite sur votre jambe (mais non chérie, je ne ressens rien pour lui, enfin, ne sois pas sotte), et qui mange vos chats... Et bah ils n'en trouveront pas, de chat comme ça. Alors qu'il est presque évident pour un chien digne de ce nom de pratiquer au moins une fois dans sa vie chacune des activités énumérées ci-dessus.
Soyons sérieux, le seul défaut du chat, c'est sa litière.
(Jamais, Ô grand jamais, je ne me serais cru capable d'écrire une phrase aussi lourde de sens. Merci, la vie.)
Mais est-ce vraiment un défaut ? Quand on sait que ce problème peut être résolu aisément, et, qui plus est, pour une somme vraiment dérisoire ?
Hein ?
...
Pour finir (oui, voila, on y vient), laissez moi vous conter une anecdote croustillante qui, en plus de vous faire passer l'envie d'avoir un chien, ne manquera pas de vous faire pouffer.
Donc ce matin (un lapin), léger et court vêtu, je vais au travail, avec dans la tête des images joyeuses de tous mes collègues, morts. Classique.
Comme d'habitude, lors de la traversée du parc, je croise mamie cocker. C'est comme ça que je l'appelle. (Pouffez si vous voulez.) Parce que c'est une mamie, et qu'elle a un cocker. Bon, je passe sur le fait que je pense qu'elle soit secrêtement amoureuse de moi, puisque comme par hasard il n'y a pas un matin où je ne la croise pas. A moins que ce ne soit le chien. Bref.
Ce matin (deux lapins, du coup), je double mamie cocker d'un pas de businessman stressé, comme je sais si bien le faire, histoire de lui signifier implicitement qu'à cause de mon travail terriblement chronophage aucune relation sérieuse ne peut être envisageable entre nous, et que je ne veux pas la faire souffrir. Ni même son chien.
Quoique, pour le clebs, faut voir.
Bon, c'est dingue tout ce qu'on peu raconter juste en marchant vite.
Mamie cocker est dans mon dos. Devant moi déboule une femme obèse, trainée par un husky. Comme tous les obèses, cette femme a eu la brillante idée de revêtir un magnifique sweat shirt rose pétant, pour sortir son chien en mode furtif. Oui, bon, je sais, on avait dit pas le physique et pas les fringues.
C'est moche.
Bien entendu, le husky voit le cocker, le cocker voit le husky, la tension est à son comble alors que nous sommes sur le point d'assister à une scène ludico-canine d'anthologie.
S'ensuit une brève conversation :
L'obèse : Oui bon bah, j'vais êt' en r'tard.
Mamie Cocker : Ah voui ?
L'obèse : Bah c'est que j'prends à neuf heures.
Mamie Cocker : Ah voui ?
Ce que je traduirais par :
L'obèse : Oui bon bah là tu vois, je sais pas si j'ai vraiment que ça à faire.
Mamie Cocker : Ô, Rage ! Ô Désespoir ! Ô Vieillesse ennemie...
L'obèse : Allez les clebs, sentez vous le cul une bonne fois pour toute, qu'on en finisse ! J'ai déjà eu un avertissement de travail, alors merde.
Mamie Cocker : Mais qui es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret?
Voyez comme c'est envahissant, un chien. Insidieusement, le chien va troubler votre vie professionnelle jusqu'à votre licenciement, afin de pouvoir vous avoir totalement sous son contrôle. De plus, le fait d'avoir un chien vous oblige à parler (baaaah) le matin (BAAAAHH) avec "ces gens là" (oui, voila, ceux là). Constatez à quel point cela peut être insupportable, et pouffez si bon vous semble.
Enfin, remarquez qu'en ce moment ça ne va pas du tout pour mamie cocker. Elle semble souffrir d'un grand vide affectif, insuffisamment comblé par la présence puante et baveuse de son chien. Et dire que tout cela ne serait pas arrivé si elle avait opté pour un chat. C'est tout de même rageant, nom d'un chien.

Je vous souhaite le bonjour.

samedi, août 06, 2005

Nous sommes perdus

Dans une semi pénombre, moite, je scrute sans conviction le dernier épisode des aventures navrantes et navrées de mon indubitable fiancé. Et ce, à des fins scientifiques, vous pensez bien.
Une phrase revient, entêtante : "Mais bordel, qu'elle est conne !".
(Oui, bon, je sais, je me prends au jeu, ce sont des choses qui arrivent même à l'élite.)
Jean-Philippe se tient à ma droite, stoïque, comme à sa bonne habitude. C'est l'avantage qu'ont les Yuccas sur nous, les humains : même dans les pires moments de sa vie, le Yucca reste droit dans ses bottes, imperturbable. Même au crépuscule de son existance, le Yucca fixe inlassablement la ligne bleue des Vosges, et il t'emmerde ("le con", ai-je envie d'ajouter).
De par le fait, même devant mon indubitable fiancé, Jean-Philippe ne réagit pas. Il est très, très fort, le bougre.
Moi, pendant ce temps là, j'ai un petit peu envie de me faire couler de l'eau de javel dans les oreilles pour me laver un peu la tête. (Ne le faites pas à la maison, ça pique. Ou alors, si, faites le, mais dites pas que c'est moi, et ne venez pas vous plaindre si vous mourrez.)

Je me demande alors où va le monde. Il y a quatre semaines, ou quelque chose comme ça, Elisabeth Quin réussissait à placer le mot amphigourique lors de la critique d'un film. Tout était parfait.
Top définition !
[En parlant d'un écrit, d'un discours, d'un lang., d'un style] Qui a le caractère de l'amphigouri. Synon. embrouillé, obscur.
Je repensai alors à ce texte de Balzac :
Top citation ! (Oui, j'ai décidé de mettre des "Top citation !", "Top définition !" et ponctuations épileptiques un peu partout, ça donne un putain de dynamisme au récit, vous ne trouvez pas ? Bon...)
"Les mots nouveaux créés par les événements, ou ceux que le caprice met à la mode, prêtent d'abord à la conversation de ceux qui s'en servent je ne sais quoi d'amphigourique et d'obscur qui leur donne une supériorité soudaine, ils paraissent profonds à ceux qui ne les comprennent pas." H. DE BALZAC, Les Mots à la mode
Oui, parce que je ne sais pas vous, mais moi quand je trouve que tout est parfait, je pense à des trucs écrits par de grands auteurs que je n'ai jamais lu. Et je joue un peu de luth, aussi.

Et puis donc, en quoi, quatre semaines, je disais, tout s'effondre.
Déjà, il y a mon indubitable fiancé, qui est quand même un programme de qualité. (Je nous donne encore deux semaines avant qu'un obèse se fasse lyncher en pleine rue.) Et j'attend avec impatience le petit couplet moralisateur qui ne manquera pas de surgir au dernier épisode. Un peu du genre : "Vous savez, même si les gros sont des êtres immondes et répugnants, n'oubliez pas que sous ce tas de chair flasque, il y a un petit coeur embourbé dans le gras qui essaie de battre. Les gros sont des gens comme tout le monde, ne leur jettez pas la pierre. (Vous pouvez quand même leur jetter des cailloux si ça vous démange trop...)".
Bon, ensuite, il y a deux jours, tous les journaux de toutes les télés du monde, et j'exagère à peine, ont ouvert, matin, midi et soir, sur le retour de Zinedine Zidane en équipe de France de football. Z'allez me dire "Roooh, bah ça va hein ! Ca change des morts et des blessés !".
Voui.
Mais bon.
Merde.
Faire l'ouverture d'un journal parce qu'un autiste (presque chauve en plus, y manquerait plus qu'il soit obèse !) qui avait l'habitude de taper dans une balle mais que bon il avait plus envie, et ben là, hop, il a de nouveau envie... Bon, d'accord, mais c'est pas essentiel à l'essort d'une population, hein ? (Dites moi, que ce n'est PAS essentiel, je vous en supplie.)
Ajoutez à cela le fait que je suis en vacances...
...
Avec un rhume.
Oui, tu vois, certains partent en vacances avec un bon bouquin, moi je reste chez moi avec un bon rhume. On s'occupe comme on peut, hein. (Et on ne juge pas.)

Bref, admettez le : tout est foutu, nous sommes perdus.
Hein ?
Vous pouvez me le dire, je suis prêt à l'entendre.
...
Bon.
Et n'allez pas me faire croire que subitement, comme ça, parce que j'arrête de fumer, gnagnagna, je me met tout à coup à tout dramatiser pour compenser.
pffffff....
...
N'importe quoi.

Je vous souhaite le bonjour.