mardi, août 30, 2005

Mauvaise foi #3

BiiDuBiiDuBiiDuBiiDu
BiiDuBiiDuBiiDuBiiDu
(Oui, bon, mon téléphone fixe fait "BiiDu", qu'est ce que vous voulez que j'y fasse !?)

Jean-Pierre Jean (c'est moi) : "Jean-Pierre Jean, allo j'écoute ?"
Christophe Duglandin (d'un ton monocorde) : "Oui, bonjour Mr Jean, je me présente : Christophe Duglandin des cuisines Cuizinofoly 2000. Je me permet de vous appeler car vous avez été tiré au sort pour gagn..."
JPJ : "N... No... M... Maais... Nnnon... Mais j'ai pas le te..."
CD : "...er un magnifique service en porcelaine de Limoges à retirer dans notre magasin Cuizinofoly 2000 pour tout achat d'une cuisine équipée d'un montant supérieur à 45000 euros. Vous avez certainement une cuisine, Mr Jean ?"
JPJ : "Ne quittez pas, je vais voir..."

(Laissez mijoter quelques minutes jusqu'à obtention du signal sonore indiquant que l'intrus à abandonné.)

Je vous souhaite le bonjour.

mercredi, août 24, 2005

A poils

Un post qui balance pas mal, à Paris.

Nous autres les gens intelligents (Pan ! Je flatte d'entrée, histoire que vous ne me contredisiez pas...), il y a bien longtemps que nous avons choisi notre animal de compagnie favori : le chat.
Tiens, je prend un exemple tout bête (haaann...), qui va vous parler tout de suite : Je vous met un chat et un chien devant vous, et dans la main avec laquelle vous écrivez je vous met un flingue.
Bon.
Une situation somme toute assez commune, vous en conviendrez comme moi.
Maintenant, je vous demande d'en exécuter un. Jusque là, toujours rien d'anormal, hein. Et bien croyez moi si vous voudrez, bien que vous ayez plutôt intérêt à me croire, car j'ai un flingue, merde, dans 97% des cas c'est le chien qui trépasse. Les 3% restants sont dus à des indécis ayant préféré se supprimer eux-mêmes parce qu'ils ne savaient pas viser, ou que sais-je, moi, j'ai pas réponse à tout alors t'as qu'à demander à ta mère, ça la fera réfléchir un peu pour une fois !
(Hein ? Quoi ?)
...
Bref, vous êtes comme moi, vous n'avez jamais compris ces gens - certainement beaucoup plus limités que "nous" - qui préfèrent les chiens. Je ne sais pas, moi, ces "gens" (que je méprise au moins autant que vous) ne doivent jamais avoir vu de chat, c'est pas possible.
Ou alors si, peut-être qu'ils ont vu un chat une fois dans une animalerie, à part que sa litière n'était pas propre. La faute au gérant qui s'était malheureusement luxé une épaule au squash, le con, et qui n'avait du coup pas pu changer le chat parce que tu comprends, quand je fais ça, et bah je peux pas le faire (comme disait un célèbre homme célèbre).
Donc du coup, les "gens" (oui, voila, ceux là), se sont dit que "Booeuuhh un chat ça pue !", dans leur petit esprit etriqué et conventionnel d'abrutis notoires, et ils ont acheté un chien.
Ouais.
A mon avis, c'est toujours comme ça que ça se passe.
Et puis ensuite, ces mêmes "gens" vous disent que tu comprends un chien c'est quand même mieux parce que c'est fidèle, meilleur ami de l'homme, gnagnagna, [...] et puis tu peux jouer avec, alors qu'un chat c'est juste nul.
Bien.
Petite précision : par jouer avec ces gens là entendent bien sûr taper dessus. Car ce sont de surcroit d'éternels frustrés qui se servent de leur animal comme d'un exutoire, chaque soir, pour contrebalancer le sentiment d'impuissance latent que leur procure leur minable petite vie de merde. (Surtout ne me demandez pas pourquoi je suis aussi remonté, c'est en moi, vous voyez, c'est quelque chose de viscéral, qu'est ce que tu veux que je te dise ?)
...
Alors qu'en fait, prenez ces mêmes gens, et demandez leur de trouver un chat répondant aux critères suivants : un chat qui pue, qui bave, qui vient mendier le gras du jambon, qui réveille tout le quartier, qui répand les poubelles dans tout le jardin, qui se roule dans des charognes (ou juste dans tout ce qui pue, d'ailleurs), qui mange des excréments, qui vous saute dessus après s'être roulé dans la boue, à qui il faut dire "Non !" environ 2759 fois par jour, qui pète (parfaitement) à vos pied quand vous regardez la télé, qui mange les enfants de vos amis (si vous avez des amis ayant des enfants, ce que je ne vous souhaite pas), qui ronfle, qui vomit en voiture, qui vient sentir les fesses des invités, à qui il faut ouvrir la porte chaque fois que la nature se rappelle à lui, qui s'excite sur votre jambe (mais non chérie, je ne ressens rien pour lui, enfin, ne sois pas sotte), et qui mange vos chats... Et bah ils n'en trouveront pas, de chat comme ça. Alors qu'il est presque évident pour un chien digne de ce nom de pratiquer au moins une fois dans sa vie chacune des activités énumérées ci-dessus.
Soyons sérieux, le seul défaut du chat, c'est sa litière.
(Jamais, Ô grand jamais, je ne me serais cru capable d'écrire une phrase aussi lourde de sens. Merci, la vie.)
Mais est-ce vraiment un défaut ? Quand on sait que ce problème peut être résolu aisément, et, qui plus est, pour une somme vraiment dérisoire ?
Hein ?
...
Pour finir (oui, voila, on y vient), laissez moi vous conter une anecdote croustillante qui, en plus de vous faire passer l'envie d'avoir un chien, ne manquera pas de vous faire pouffer.
Donc ce matin (un lapin), léger et court vêtu, je vais au travail, avec dans la tête des images joyeuses de tous mes collègues, morts. Classique.
Comme d'habitude, lors de la traversée du parc, je croise mamie cocker. C'est comme ça que je l'appelle. (Pouffez si vous voulez.) Parce que c'est une mamie, et qu'elle a un cocker. Bon, je passe sur le fait que je pense qu'elle soit secrêtement amoureuse de moi, puisque comme par hasard il n'y a pas un matin où je ne la croise pas. A moins que ce ne soit le chien. Bref.
Ce matin (deux lapins, du coup), je double mamie cocker d'un pas de businessman stressé, comme je sais si bien le faire, histoire de lui signifier implicitement qu'à cause de mon travail terriblement chronophage aucune relation sérieuse ne peut être envisageable entre nous, et que je ne veux pas la faire souffrir. Ni même son chien.
Quoique, pour le clebs, faut voir.
Bon, c'est dingue tout ce qu'on peu raconter juste en marchant vite.
Mamie cocker est dans mon dos. Devant moi déboule une femme obèse, trainée par un husky. Comme tous les obèses, cette femme a eu la brillante idée de revêtir un magnifique sweat shirt rose pétant, pour sortir son chien en mode furtif. Oui, bon, je sais, on avait dit pas le physique et pas les fringues.
C'est moche.
Bien entendu, le husky voit le cocker, le cocker voit le husky, la tension est à son comble alors que nous sommes sur le point d'assister à une scène ludico-canine d'anthologie.
S'ensuit une brève conversation :
L'obèse : Oui bon bah, j'vais êt' en r'tard.
Mamie Cocker : Ah voui ?
L'obèse : Bah c'est que j'prends à neuf heures.
Mamie Cocker : Ah voui ?
Ce que je traduirais par :
L'obèse : Oui bon bah là tu vois, je sais pas si j'ai vraiment que ça à faire.
Mamie Cocker : Ô, Rage ! Ô Désespoir ! Ô Vieillesse ennemie...
L'obèse : Allez les clebs, sentez vous le cul une bonne fois pour toute, qu'on en finisse ! J'ai déjà eu un avertissement de travail, alors merde.
Mamie Cocker : Mais qui es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret?
Voyez comme c'est envahissant, un chien. Insidieusement, le chien va troubler votre vie professionnelle jusqu'à votre licenciement, afin de pouvoir vous avoir totalement sous son contrôle. De plus, le fait d'avoir un chien vous oblige à parler (baaaah) le matin (BAAAAHH) avec "ces gens là" (oui, voila, ceux là). Constatez à quel point cela peut être insupportable, et pouffez si bon vous semble.
Enfin, remarquez qu'en ce moment ça ne va pas du tout pour mamie cocker. Elle semble souffrir d'un grand vide affectif, insuffisamment comblé par la présence puante et baveuse de son chien. Et dire que tout cela ne serait pas arrivé si elle avait opté pour un chat. C'est tout de même rageant, nom d'un chien.

Je vous souhaite le bonjour.

samedi, août 06, 2005

Nous sommes perdus

Dans une semi pénombre, moite, je scrute sans conviction le dernier épisode des aventures navrantes et navrées de mon indubitable fiancé. Et ce, à des fins scientifiques, vous pensez bien.
Une phrase revient, entêtante : "Mais bordel, qu'elle est conne !".
(Oui, bon, je sais, je me prends au jeu, ce sont des choses qui arrivent même à l'élite.)
Jean-Philippe se tient à ma droite, stoïque, comme à sa bonne habitude. C'est l'avantage qu'ont les Yuccas sur nous, les humains : même dans les pires moments de sa vie, le Yucca reste droit dans ses bottes, imperturbable. Même au crépuscule de son existance, le Yucca fixe inlassablement la ligne bleue des Vosges, et il t'emmerde ("le con", ai-je envie d'ajouter).
De par le fait, même devant mon indubitable fiancé, Jean-Philippe ne réagit pas. Il est très, très fort, le bougre.
Moi, pendant ce temps là, j'ai un petit peu envie de me faire couler de l'eau de javel dans les oreilles pour me laver un peu la tête. (Ne le faites pas à la maison, ça pique. Ou alors, si, faites le, mais dites pas que c'est moi, et ne venez pas vous plaindre si vous mourrez.)

Je me demande alors où va le monde. Il y a quatre semaines, ou quelque chose comme ça, Elisabeth Quin réussissait à placer le mot amphigourique lors de la critique d'un film. Tout était parfait.
Top définition !
[En parlant d'un écrit, d'un discours, d'un lang., d'un style] Qui a le caractère de l'amphigouri. Synon. embrouillé, obscur.
Je repensai alors à ce texte de Balzac :
Top citation ! (Oui, j'ai décidé de mettre des "Top citation !", "Top définition !" et ponctuations épileptiques un peu partout, ça donne un putain de dynamisme au récit, vous ne trouvez pas ? Bon...)
"Les mots nouveaux créés par les événements, ou ceux que le caprice met à la mode, prêtent d'abord à la conversation de ceux qui s'en servent je ne sais quoi d'amphigourique et d'obscur qui leur donne une supériorité soudaine, ils paraissent profonds à ceux qui ne les comprennent pas." H. DE BALZAC, Les Mots à la mode
Oui, parce que je ne sais pas vous, mais moi quand je trouve que tout est parfait, je pense à des trucs écrits par de grands auteurs que je n'ai jamais lu. Et je joue un peu de luth, aussi.

Et puis donc, en quoi, quatre semaines, je disais, tout s'effondre.
Déjà, il y a mon indubitable fiancé, qui est quand même un programme de qualité. (Je nous donne encore deux semaines avant qu'un obèse se fasse lyncher en pleine rue.) Et j'attend avec impatience le petit couplet moralisateur qui ne manquera pas de surgir au dernier épisode. Un peu du genre : "Vous savez, même si les gros sont des êtres immondes et répugnants, n'oubliez pas que sous ce tas de chair flasque, il y a un petit coeur embourbé dans le gras qui essaie de battre. Les gros sont des gens comme tout le monde, ne leur jettez pas la pierre. (Vous pouvez quand même leur jetter des cailloux si ça vous démange trop...)".
Bon, ensuite, il y a deux jours, tous les journaux de toutes les télés du monde, et j'exagère à peine, ont ouvert, matin, midi et soir, sur le retour de Zinedine Zidane en équipe de France de football. Z'allez me dire "Roooh, bah ça va hein ! Ca change des morts et des blessés !".
Voui.
Mais bon.
Merde.
Faire l'ouverture d'un journal parce qu'un autiste (presque chauve en plus, y manquerait plus qu'il soit obèse !) qui avait l'habitude de taper dans une balle mais que bon il avait plus envie, et ben là, hop, il a de nouveau envie... Bon, d'accord, mais c'est pas essentiel à l'essort d'une population, hein ? (Dites moi, que ce n'est PAS essentiel, je vous en supplie.)
Ajoutez à cela le fait que je suis en vacances...
...
Avec un rhume.
Oui, tu vois, certains partent en vacances avec un bon bouquin, moi je reste chez moi avec un bon rhume. On s'occupe comme on peut, hein. (Et on ne juge pas.)

Bref, admettez le : tout est foutu, nous sommes perdus.
Hein ?
Vous pouvez me le dire, je suis prêt à l'entendre.
...
Bon.
Et n'allez pas me faire croire que subitement, comme ça, parce que j'arrête de fumer, gnagnagna, je me met tout à coup à tout dramatiser pour compenser.
pffffff....
...
N'importe quoi.

Je vous souhaite le bonjour.