mercredi, août 24, 2005

A poils

Un post qui balance pas mal, à Paris.

Nous autres les gens intelligents (Pan ! Je flatte d'entrée, histoire que vous ne me contredisiez pas...), il y a bien longtemps que nous avons choisi notre animal de compagnie favori : le chat.
Tiens, je prend un exemple tout bête (haaann...), qui va vous parler tout de suite : Je vous met un chat et un chien devant vous, et dans la main avec laquelle vous écrivez je vous met un flingue.
Bon.
Une situation somme toute assez commune, vous en conviendrez comme moi.
Maintenant, je vous demande d'en exécuter un. Jusque là, toujours rien d'anormal, hein. Et bien croyez moi si vous voudrez, bien que vous ayez plutôt intérêt à me croire, car j'ai un flingue, merde, dans 97% des cas c'est le chien qui trépasse. Les 3% restants sont dus à des indécis ayant préféré se supprimer eux-mêmes parce qu'ils ne savaient pas viser, ou que sais-je, moi, j'ai pas réponse à tout alors t'as qu'à demander à ta mère, ça la fera réfléchir un peu pour une fois !
(Hein ? Quoi ?)
...
Bref, vous êtes comme moi, vous n'avez jamais compris ces gens - certainement beaucoup plus limités que "nous" - qui préfèrent les chiens. Je ne sais pas, moi, ces "gens" (que je méprise au moins autant que vous) ne doivent jamais avoir vu de chat, c'est pas possible.
Ou alors si, peut-être qu'ils ont vu un chat une fois dans une animalerie, à part que sa litière n'était pas propre. La faute au gérant qui s'était malheureusement luxé une épaule au squash, le con, et qui n'avait du coup pas pu changer le chat parce que tu comprends, quand je fais ça, et bah je peux pas le faire (comme disait un célèbre homme célèbre).
Donc du coup, les "gens" (oui, voila, ceux là), se sont dit que "Booeuuhh un chat ça pue !", dans leur petit esprit etriqué et conventionnel d'abrutis notoires, et ils ont acheté un chien.
Ouais.
A mon avis, c'est toujours comme ça que ça se passe.
Et puis ensuite, ces mêmes "gens" vous disent que tu comprends un chien c'est quand même mieux parce que c'est fidèle, meilleur ami de l'homme, gnagnagna, [...] et puis tu peux jouer avec, alors qu'un chat c'est juste nul.
Bien.
Petite précision : par jouer avec ces gens là entendent bien sûr taper dessus. Car ce sont de surcroit d'éternels frustrés qui se servent de leur animal comme d'un exutoire, chaque soir, pour contrebalancer le sentiment d'impuissance latent que leur procure leur minable petite vie de merde. (Surtout ne me demandez pas pourquoi je suis aussi remonté, c'est en moi, vous voyez, c'est quelque chose de viscéral, qu'est ce que tu veux que je te dise ?)
...
Alors qu'en fait, prenez ces mêmes gens, et demandez leur de trouver un chat répondant aux critères suivants : un chat qui pue, qui bave, qui vient mendier le gras du jambon, qui réveille tout le quartier, qui répand les poubelles dans tout le jardin, qui se roule dans des charognes (ou juste dans tout ce qui pue, d'ailleurs), qui mange des excréments, qui vous saute dessus après s'être roulé dans la boue, à qui il faut dire "Non !" environ 2759 fois par jour, qui pète (parfaitement) à vos pied quand vous regardez la télé, qui mange les enfants de vos amis (si vous avez des amis ayant des enfants, ce que je ne vous souhaite pas), qui ronfle, qui vomit en voiture, qui vient sentir les fesses des invités, à qui il faut ouvrir la porte chaque fois que la nature se rappelle à lui, qui s'excite sur votre jambe (mais non chérie, je ne ressens rien pour lui, enfin, ne sois pas sotte), et qui mange vos chats... Et bah ils n'en trouveront pas, de chat comme ça. Alors qu'il est presque évident pour un chien digne de ce nom de pratiquer au moins une fois dans sa vie chacune des activités énumérées ci-dessus.
Soyons sérieux, le seul défaut du chat, c'est sa litière.
(Jamais, Ô grand jamais, je ne me serais cru capable d'écrire une phrase aussi lourde de sens. Merci, la vie.)
Mais est-ce vraiment un défaut ? Quand on sait que ce problème peut être résolu aisément, et, qui plus est, pour une somme vraiment dérisoire ?
Hein ?
...
Pour finir (oui, voila, on y vient), laissez moi vous conter une anecdote croustillante qui, en plus de vous faire passer l'envie d'avoir un chien, ne manquera pas de vous faire pouffer.
Donc ce matin (un lapin), léger et court vêtu, je vais au travail, avec dans la tête des images joyeuses de tous mes collègues, morts. Classique.
Comme d'habitude, lors de la traversée du parc, je croise mamie cocker. C'est comme ça que je l'appelle. (Pouffez si vous voulez.) Parce que c'est une mamie, et qu'elle a un cocker. Bon, je passe sur le fait que je pense qu'elle soit secrêtement amoureuse de moi, puisque comme par hasard il n'y a pas un matin où je ne la croise pas. A moins que ce ne soit le chien. Bref.
Ce matin (deux lapins, du coup), je double mamie cocker d'un pas de businessman stressé, comme je sais si bien le faire, histoire de lui signifier implicitement qu'à cause de mon travail terriblement chronophage aucune relation sérieuse ne peut être envisageable entre nous, et que je ne veux pas la faire souffrir. Ni même son chien.
Quoique, pour le clebs, faut voir.
Bon, c'est dingue tout ce qu'on peu raconter juste en marchant vite.
Mamie cocker est dans mon dos. Devant moi déboule une femme obèse, trainée par un husky. Comme tous les obèses, cette femme a eu la brillante idée de revêtir un magnifique sweat shirt rose pétant, pour sortir son chien en mode furtif. Oui, bon, je sais, on avait dit pas le physique et pas les fringues.
C'est moche.
Bien entendu, le husky voit le cocker, le cocker voit le husky, la tension est à son comble alors que nous sommes sur le point d'assister à une scène ludico-canine d'anthologie.
S'ensuit une brève conversation :
L'obèse : Oui bon bah, j'vais êt' en r'tard.
Mamie Cocker : Ah voui ?
L'obèse : Bah c'est que j'prends à neuf heures.
Mamie Cocker : Ah voui ?
Ce que je traduirais par :
L'obèse : Oui bon bah là tu vois, je sais pas si j'ai vraiment que ça à faire.
Mamie Cocker : Ô, Rage ! Ô Désespoir ! Ô Vieillesse ennemie...
L'obèse : Allez les clebs, sentez vous le cul une bonne fois pour toute, qu'on en finisse ! J'ai déjà eu un avertissement de travail, alors merde.
Mamie Cocker : Mais qui es-tu, toi qui, ainsi caché par la nuit, viens de te heurter à mon secret?
Voyez comme c'est envahissant, un chien. Insidieusement, le chien va troubler votre vie professionnelle jusqu'à votre licenciement, afin de pouvoir vous avoir totalement sous son contrôle. De plus, le fait d'avoir un chien vous oblige à parler (baaaah) le matin (BAAAAHH) avec "ces gens là" (oui, voila, ceux là). Constatez à quel point cela peut être insupportable, et pouffez si bon vous semble.
Enfin, remarquez qu'en ce moment ça ne va pas du tout pour mamie cocker. Elle semble souffrir d'un grand vide affectif, insuffisamment comblé par la présence puante et baveuse de son chien. Et dire que tout cela ne serait pas arrivé si elle avait opté pour un chat. C'est tout de même rageant, nom d'un chien.

Je vous souhaite le bonjour.

5 Comments:

  • Tu es un homme délicieux tout de même.
    Je tiens cependant à dire que mon chat pue de la gueule, bave (tiens en parlant de bave.. non rien) en dormant, mendie du jambon sans gras, gueule sa race à 5h20 du mat', me saute dessus parce que Môssieur s'invente des chasses d'après le véto, ronfle, vomit, se fait dessus en voiture, fait des câlins aux invités surtout ceux habillés en noir et s'excite sur une peluche de Fozzie.
    Mais c'est un chat et un chat, ça a tous les droits.

    By Anonymous Anonyme, at août 24, 2005 1:37 PM  

  • Emile > En vrai, t'es sur que c'est pas un chien? Même déguisé?

    By Anonymous Anonyme, at août 24, 2005 8:57 PM  

  • Hedwige, vu comme ma bête a dégrimoné le canapé, je peux te garantir qu'il s'agit bien d'un chat.

    By Anonymous Anonyme, at août 25, 2005 4:37 PM  

  • Emile, ce mot, là, magnifique, que tu as dit...
    1 seul résultat dans gogole mondial.
    Je suis ému, et j'ajoute dix francs dans le nourin.

    By Blogger Jean-Pierre Jean, at août 30, 2005 10:24 AM  

  • J'entretiens mon patois sur ce blog, c'est décidé.

    By Anonymous Anonyme, at septembre 01, 2005 7:00 PM  

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