lundi, juillet 10, 2006

Chronique : sa mère

... qu'ils l'ont dit, au poste.

Non, je ne vais pas parler de football. Bon, ou alors juste un petit peu, mais pas trop, parce que le football c’est le mal. D’ailleurs, tiens, je ne vais pas parler de football, je vais juste parler de footballeur. Tu sais, Zinedine Zidane.

Pour ceux qui n’ont pas trop suivi, je récapitule : Zinedine Zidane, c’est le plus grand joueur français de football depuis Michel Platini (c’est le gro… le monsieur, là, avec les cheveux et la coupe de champagne, dans les gradin). Zinedine Zidane, c’est un monument vivant érigé à la gloire du dieu football, l’incarnation du fair-play, le symbole d’une France qui gagne (merci à Jacques C. de Paris pour cette phrase).

Et donc hier, pour son dernier match de sa carrière, en finale de la coupe du monde, tranquille, Zinedine Zidane, le Jesus Christ du football, celui qui a marché sur la pelouse et distribué les pains, (Je fais une cure de virgules en ce moment, merci de votre indulgence), a quitté le stade pour la dernière fois sur carton rouge, après avoir mis une tête plongeante dans les côtes d’un joueur adverse alors que le ballon était à l’autre bout du stade. Rendez-vous compte comme c’est triste. Enfin, pour TF1. Parce que sur TF1, après le match, ils avaient prévu un "dispositif exceptionnel" avec plein de célébrités comme par exemple Lorie, Stomy Bugsy ou Amel Bent pour discuter de la victoire, et dire aux gens d’acheter leurs disques quand même un petit peu, parce qu’il faut bien manger, tu comprends.

Bref donc, Jean-Pierre Pernaut était bien embêté. Et du haut d’une terrasse surplombant des Champs-Elysées clairsemés, il se demandait bien ce qu’il allait pouvoir faire de ce "dispositif exceptionnel" qu’on lui avait foutu dans les pattes, à la suite cette cinglante déroute. D’autant plus que là, aucun reportage abscons sur le tissage à l’ancienne de tapis de salle de bain dans le Limousin ne viendrait lui sauver la mise. Et Zinedine Zidane qui quitte le football, comme ça, sur un coup de tête. C’est balot, hein. Du coup, c’est Bernard Tapie, le couteau suisse télévisuel, qui a été chargé de trouver une excuse pour ce geste malheureux. Et Bernard, lui, il en connaît un rayon en excuses. Alors bon, il nous a raconté que oui, d’accord c’est mal ce qu’a fait Zinedine, mais en même temps ce n’est qu’un homme (ça c’est le côté roubignoles de Bernard qui parle), et que d’ailleurs s’il avait fait ce geste, c’est probablement que l’italien avait dit quelque chose de grave, je cite, "certainement à propos de sa mère".

Imparable comme excuse. Argumenté, élaboré, indiscutable. Non, il fallait bien un Bernard Tapie pour réhabiliter Zidane aux yeux du monde, et ce fut une réussite totale. Il faut dire que les excuses potentielles à ce geste n’étaient pas facile à trouver. C’était soit :

- "Il a traité sa mère.", c’est donc l’excuse qui a été choisie.

- "Il lui a cassé son équerre, et volé son compas.", une excuse tout à fait valable, mais pas hors période scolaire.

- "Il lui a volé des billes pendant la récré, et même des calots.", et ça, ça méritait quand même bien un coup de boule. Pas les billes, merde !

- "Il a dit à tout le monde qu’il fait encore pipi au lit.", alors que c’est même pas vrai heu !

- "Il n’y avait pas hors-jeu !", mais bon, c’est vrai, il n’y avait pas hors-jeu et personne n’a rien dit, alors ça n’allait pas, du coup...

Je tiens donc à féliciter personnellement Bernard Tapie, qui a une fois de plus rétabli la vérité et fait à nouveau briller cette petite lueur d’espoir dans les yeux des petits enfants et de leurs parents fans de football et déséquilibrés.
Ou pas.

Mais la vraie mauvaise nouvelle du week-end, c’est la dernière de Tout le monde en parle. La dernière émission animalière dans laquelle on pouvait observer les célébrités a l’état sauvage, toutes rassemblées autour du point "d’eau". A l’heure où les grandes vedettes vont boire, Thierry Ardisson - barman présentateur, Paris - branchait les caméras pour nous offrir de magnifiques images de cette faune en semi-ébriété. On se serait cru dans un reportage du National Geographic. Sauf qu'au National Geographic il y a les bousiers, donc ça a forcément plus de classe.

Pour cette dernière, l’ambiance n’y était pas, au contraire d’une certaine amertume. Ca c’est la vodka, ça pique un peu. Jamel Debbouze et sa bande de joyeux lurons, on bien essayé de relever le niveau en aspergeant le plateau de champagne, mais bon, Madame de Fontenay a à peine gloussé, et ça a mouillé les fiches, et après comment veux-tu, merde !

Non, ce qu’il faudra retenir de cette émission, c’est le sens de la formule de Thierry Ardisson (le seul qui n’était pas bourré). En effet, lors de l’ultime blind test, sonnant le glas de l’émission, Titia, une ex-potiche reconvertie en rien, s’afférait à danser langoureusement à côté du DJ, engoncée dans une robe environ 7 fois trop étroite pour elle (j’ai fais des calculs, faites moi un peu confiance, nom d’un chien !). Oui parce que tu vois, Titia, le blind test elle s’en fout, et d’ailleurs elle connaît déjà toutes les réponses. Du coup elle préfère montrer son… talent pour la danse, tu vois. Elle a ça dans le sang, je ne sais pas si vous pouvez comprendre.

Et donc, alors que son abracadabrantesque poitrine (merci à Jacques C. de Paris pour cet adjectif) (non, vraiment, ou alors c’est peut-être l’effet 16/9éme qui écrase un peu. Dites moi ce que vous en pensez si vous avez un 4/3.) prenait une fois de plus le dessus sur une robe à l'agonie, et qu’à côté Jamel Debbouze, estomaqué, lançait un "Non mais c’est pas possible, on voit tout !" mal camouflé par le brouhaha, Thierry Ardisson décocha une phrase qui restera à jamais gravée dans ma mémoire (ou au moins jusqu’à fin juillet, ensuite on verra…) :
"Titia, vous êtes l’incarnation du service publique."
Avouez que c'est quand même plus élégant que de la traiter directement de grosse pute.
...
La prochaine fois, je vous parlerai peut-être du concours de pétanque retransmis sur France 3, à 3 heures du matin. J'ai dit "peut-être", hein, pas la peine de se réjouir trop vite...

Je vous souhaite le bonjour.

8 Comments:

  • Non mais à mon avis, Materrazzi, il a du lui chanter la chanson de Cauet, à Zidane. Y a un moment où ça tape sur les nerfs, hein.

    By Anonymous Anonyme, at juillet 10, 2006 2:42 PM  

  • Je ne veux pas croire qu'on puisse aller aussi loin pour le gain d'un match.
    D'ailleurs, je ne veux pas croire que C*uet (je n'y arrive pas, qu'est ce que tu veux que je te dise...) ait pu faire une "chanson".

    By Blogger Jean-Pierre Jean, at juillet 10, 2006 5:47 PM  

  • CHUTE D'UN TITAN

    Ordinairement je ne m'intéresse nullement au jeu de balle au pied (football pour les puristes).

    Le match d'hier (Mondial du 9 juillet 2006) fut passionnant cependant. Des milliards d'humains regardaient dans la même direction : nos onze étoiles nationales projetées en orbite mythique devenaient quasi cosmiques. Parties pour la légende.

    Ou la désintégration en plein vol.

    Finalement la chute des héros français, rendue encore plus pathétique par les mines abattues et les pleurs rentrés, c'était encore plus beau que la gloire ! Jusqu'au dernier moment le suspens a fait frémir des milliards de gens. Magnifique spectacle planétaire ! La fin fut cruelle, tragique, poignante : nos demi-dieux sont tombés.

    Voilà précisément ce qui a donné tout son éclat au match.

    Sans cette chute vertigineuse, sans le coup de tête félon de Zidane, sans ces larmes finales mêlées à la sueur, quel intérêt aurait eu cette partie de jeux du cirque moderne avec Chirac trônant comme un empereur romain au-dessus de l'arène ? Il fallait que les onze astres s'éteignent avec fracas pour que le chaos soit beau.

    Zidane sorti du terrain au dernier moment, quelle surprise ! L'apothéose, inattendue, théâtrale, terrible, fut à la hauteur de l'évènement. Les coeurs ont cogné, pleins de sanglots, les têtes ont tourné, pleines de rêves brisés... En un seul coup de ballon les onze sont passés du statut de héros à celui de perdants planétaires.

    C'est ça qui était magnifique.

    Raphaël Zacharie de Izarra
    raphael.de-izarra@wanadoo.fr

    +++++++

    (PS : L'insulteur italien aurait-il intrigué pour faire sortir Zidane ? Cette éventualité est toujours possible chez les compatriotes de Machiavel, fins stratèges...

    Prendre de la sorte l'adversaire avec les mots et non avec les mains afin de le faire expulser du terrain à un moment critique du match dans le dessein d'affaiblir son équipe est la chose qui vient naturellement à l'esprit.

    L'insulteur n'est pas fautif : il n'a touché Zidane qu'avec les mots. L'insulté a répondu avec les mains. Avec la tête plus précisément. Lui en revanche est fautif.

    Si ainsi furent les choses, alors bien joué l'italien !)

    By Blogger Raphaël Zacharie de Izarra, at juillet 11, 2006 2:28 AM  

  • J'ai pas bien compris ce que faisait Titia sur le terrain de foot ?

    By Anonymous Anonyme, at juillet 12, 2006 4:06 PM  

  • Elle faisait la gourde.

    By Blogger Jean-Pierre Jean, at juillet 13, 2006 9:21 AM  

  • J'ai vu LA finale depuis un pays étranger où les gens étaient pour la France uniquement parce qu'ils avaient parié du fric dessus. Bizarrement, je ne me suis pas attardée à la fin du match.
    En même temps, ils auraient misé sur le fait que quoiqu'elle allait porter, Titia aurait l'air d'une pute, ils auraient gagné hein.

    By Anonymous Anonyme, at juillet 15, 2006 11:25 PM  

  • Ah tiens emile !
    Qu'est ce que tu bois ?

    By Blogger Jean-Pierre Jean, at juillet 21, 2006 4:10 PM  

  • Juste pour faire mon intéressant et vous inciter à lire, abracadrabrantesque vient de Rimbaud (les fleurs du mal). Chirac n'a fait que le plagier.
    pour la peine il ira en prison quand son imunité présidentielle sera levée.

    By Blogger Unknown, at mai 25, 2007 4:41 PM  

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